Depuis mardi 25 juin 2024, la collecte des déchets était perturbée dans Poitiers et son agglomération. Les salariés de l'entreprise Urbaser, qui assure ce service, étaient en grève pour demander des horaires adaptés en période de fortes chaleurs. Ils ont mis fin au mouvement après avoir obtenu gain de cause vendredi 28 juin 2024.
Dans près de la moitié de Poitiers et dans les villes de l'agglomération, une grève perturbait la collecte des déchets depuis mardi 25 juin. Les salariés de l'entreprise Urbaser, chargée du ramassage des ordures dans les communes de Grand Poitiers, demandaient des horaires adaptés pendant les périodes de forte chaleur.
"On travaille de 5 heures à 8 heures 30 puis on débraye", assure Sébastien Boucher, délégué syndical CGT chez Urbaser. Lundi, les éboueurs ont travaillé normalement, et dans l'après-midi, ils ont ressenti les premières difficultés liées à la météo estivale : "Les températures varient de camion en camion, nous à Saint-Benoît, on avait 29 °C au thermomètre du camion et des collègues, 34 °C à Buxerolles."
Sébastien Boucher est ripeur. Posté à l'arrière du camion, il déplace les sacs-poubelles et conteneurs de la voie publique jusqu'à la benne. "On est en plein soleil, le soir et la nuit, j'ai eu mal au crâne jusqu'au lendemain, même si j'avais une casquette humidifiée." Il déplore les tournées trop longues dans l'après-midi, et les risques de déshydratation : "On a une bouteille d'eau dans le camion, mais elle chauffe et on n'a pas le temps de boire."
La grève des personnels mobilisés le matin s'accompagnait d'un droit de retrait exercé par ceux qui se chargent de la collecte l'après-midi. "On est solidaires parce qu'on est tous concernés", conclut Sébastien Boucher. "Ceux qui sont du matin cette semaine travailleront l'après-midi la semaine prochaine."
Bras de fer sur les horaires
Les salariés d'Urbaser souhaitent donc concentrer toutes les collectes de déchets sur la matinée, comme cela avait pu se produire en 2023 dans des circonstances similaires, mais au début des négociations l'entreprise n'est pas parvenue pas à trouver d'accord avec Grand Poitiers.
"Urbaser veut bien adapter les horaires, mais ils nous donnent une facture de 160 000 euros", déplorait Gérald Blanchard, vice-président de Grand Poitiers en charge des déchets. L'année dernière, la collectivité avait consenti à payer cette somme, allouée vraisemblablement à la location de camions pour compléter la flotte le temps des fortes chaleurs, mais elle refuse désormais d'assurer seule ce surcoût : "Je suis déterminé à ne pas céder, c'est une question d'argent public", ajoute l'élu. "Ils veulent tout nous faire payer, mais ne prennent rien en charge alors que c'est pour leurs agents. On est dans le cadre de l'organisation du temps de travail, cela relève de l'employeur."
Vendredi 28 juin, les salariés d'Urbaser ont finalement trouvé un compromis avec leur direction. La collecte des déchets a repris ce jour même.