L’agression avait été particulièrement violente. Un détenu de la prison de Vivonne a été condamné à trois ans de prison vendredi 22 mars pour s’en être pris à plusieurs surveillants en janvier, alors qu’il était déjà à l’isolement.
A Poitiers ce vendredi 22 mars, se tient le procès de Salihou S., un détenu de la prison de Vivonne, accusé d’avoir agressé trois surveillants le lundi 14 janvier.
Les faits ont eu lieu au moment de la distribution des repas. Le détenu, âgé d'une vingaine d'années, se trouvait alors à l’isolement. Deux surveillants et un gradé se sont présentés dans sa cellule, et lui ont demandé de baisser le volume de sa radio. Mais au lieu d’obtempérer, le prisonnier a réagi en lançant cette radio au visage de l’un d’eux.
Un autre surveillant et un autre gradé sont venus prêter main forte à leurs collègues, pour tenter de maîtriser Salihou.
Cette agression, particulièrement violente, avait fait vivement réagir. Après l’incident, les gardiens de la prison s’étaient rassemblés devant l’établissement, pour alerter sur la multiplication de ces agressions. Celle du 14 janvier était en effet la troisième en l’espace de quelques semaines.
Le détenu, incarcéré jusqu'en 2025 notamment pour vol avec arme, s’était déjà fait remarquer pour une série d’incidents tout au long de son incarcération. Son procès devait avoir lieu le 8 février, mais avait été renvoyé. Sur les cinq surveillants impliqués dans l'agression, trois se sont portés parties civiles.
"Ingérable"
Salihou S., actuellement en détention dans le Var, a refusé son extraction. Il a donc été jugé en son absence. Au cours du procès, le président a rappelé les différents incidents qui ont émaillé sa détention, et les nombreuses insultes lancées à l'encontre des surveillants. "C’est un détenu ingérable, intenable et dont on ne sait pas exactement quoi faire en centre de détention", a détaillé l'avocat des parties civiles. Le procureur, décrivant lui "un sociopathe", a requis quatre ans. Finalement, le tribunal a déclaré Salihou coupable, et l'a condamné à trois ans d'emprisonnement.