Émeline Grolleau raconte sa maladie en bande dessinée. Il y a 10 ans, on lui a diagnostiqué une sclérose en plaques. Une maladie évolutive et incurable.
Pour Émeline Grolleau, tout a commencé il y a dix ans, par des douleurs dans les jambes. Des douleurs récurrentes dont les médecins n'arrivaient pas à trouver l'origine. Un jour, un ami lui a suggéré d'aller voir un neurologue. Hospitalisée pendant quelques jours, Émeline subit toute une batterie d'examens, une IRM (imagerie par résonance magnétique), une ponction lombaire... Et puis, le médecin vient la voir dans sa chambre d'hôpital et s'assied sur son lit. Il lui explique "avec beaucoup de tact" se souvient-t-elle, qu'elle est atteinte d'une sclérose en plaques. Une maladie qui attaque le système nerveux central. Une maladie évolutive et incurable, à ce jour. Elle pose alors une question au médecin.
Émeline avait 31 ans et avait rencontré Nicolas, son compagnon, quelques mois auparavant. Aujourd'hui, elle a 41 ans et deux garçons de deux et sept ans. Après dix longues années pendant lesquelles elle avait beaucoup de mal à parler de sa maladie, même à ses proches, et à l'issue d'un travail sur elle-même, elle a fini par accepter, en parler, et a eu l'idée d'en faire une bande dessinée.La première question que je lui ai posée, c'est est-ce que je pourrai avoir des enfants. Il m'a dit que oui, qu'il n'y avait aucune contre-indication. Et après j'ai fondu en larmes.
La bande dessinée raconte sa maladie, son parcours entre les traitements, la cortisone et des méthodes plus douces, plus alternatives. Au départ, elle le confie, cette BD c'était pour elle, une façon de passer à autre chose.Je dessinais beaucoup, et un jour, mon compagnon m'a offert une tablette graphique. Alors j'ai fait plus de dessins et j'ai fini par construire une histoire.
On fait le deuil de ce que l'on était avant pour accepter ce que l'on est maintenant.(...) C'est un truc incurable et qui n'est pas sensé s'arranger.
"Mon petit orteil m'a dit", c'est le nom de cet ouvrage graphique et autobiographique.
Il n'est pas larmoyant, il raconte simplement avec une pointe d'humour, les bons et les mauvais jours. Les joies et les tristesses d'un parcours dans une maladie implacable.