La journée a commencé tôt par du tractage sur le rond-point de l'entrée de l'hopital Henri Laborit, avant de se poursuivre par un pique-nique revendicatif. Les syndicats étaient reçus cet après-midi par le préfet.
À l’appel de CGT-santé, rejointe depuis par plusieurs syndicats et collectifs, les personnels de santé se sont mobilisés pour réclamer l’élargissement du Ségur de la santé aux salariés du médico-social, ainsi que des augmentations de salaires et des ouvertures de lits massives.
La politique de santé s’oriente vers l’hospitalisation en ambulatoire. À Laborit, on avait 800 lits dans les années 90. On en a moins de 300 aujourd’hui. Nous on veut arrêter les fermetures de lits et arrêter les réductions de personnel parce qu’avec la crise du Covid, on a tous bien compris qu’ouvrir des lits en réanimation sans infirmière ni aide-soignant à mettre autour, ça ne sert à rien.
L’autre grande revendication de cette journée de mobilisation et de grève, porte sur le Ségur de la Santé. Signé en juillet par d’autres syndicats (FO, CFDT, UNSA), il prévoit une augmentation générale de 183 € nets pour les agents hospitaliers, en excluant les personnels du secteur médico-social, des établissements sociaux et du handicap.
"Ils doivent être reconnus au même titre que tous les acteurs du soin" estiment les syndicats à l’origine du mouvement.
Pendant la crise du Covid on était sur le terrain, on a tout le temps travaillé. Mais les 183 € sont pour nos collègues du soin, et nous, en tant que médico-social, on n'y a pas droit. Pourtant on fait du soin. On fait un soin diffèrent du soin pur, puisqu’on s’occupe de personnes handicapées et de psychotiques déficitaires.
La différenciation ne passe pas. Le Ségur de la Santé signé en juillet prévoit pourtant "un travail spécifique sur la situation particulière des agents et des salariés des établissements sociaux et services médico-sociaux". Mais depuis, rien.
Pierre Daigne, qui aide à la réinsertion des handicapés, est de ceux-là. Avec ses 1300 € par mois, il ne comprend pas que le Ségur ne les ait pas inclus dans le dispositif. L’augmentation aurait pourtant été la bienvenue.
C’est une non-reconnaissance du travail qu’on fournit, des missions qu’on mène pour notre employeur, l’hôpital de Poitiers. C’est injuste. On a travaillé pendant le Covid avec nos collègues des soins, et on ne comprend pas pourquoi on est pas reconnus "agents hospitaliers" alors qu’on a tous le même employeur et le même bulletin de salaire à la fin du mois. Donc on fait partie de l’hôpital.
Les personnels hospitaliers mobilisés ont organisé un pique-nique revendicatif à l’entrée de l’hôpital Henri Laborit, avant d’être reçus par le préfet ce jeudi après-midi, pour faire remonter leurs revendications jusqu’au ministère. De nouvelles actions sont d’ores et déjà prévues début novembre "si les choses ne bougent pas d’ici là".