Le conseil municipal qui s'est réuni ce 22 février a adopté à l'unanimité un vœu relatif à la présence d'animaux sauvages dans les cirques et spectacles. Une décision symbolique, pas une réelle interdiction.
Le sujet a clos le conseil municipal de la ville de Poitiers ce lundi 22 février et il a remporté l'adhésion unanime des élus qui ont voté un vœu "en faveur de l'adoption d'une réglementation nationale interdisant la présence d'animaux sauvages dans les cirques et les spectacles".
Cette décision marque la première prise de position officielle sur cette question de la nouvelle muncicipalité qui avait confié la rédaction de ce texte à son élu, délégué à la bientraitance animale. "Des cirques sans animaux et sans souffrance animale, c'est possible et c'est le sens de ce vœu" a argumenté Pierre Rigolet.
Il ne s'agit pas de pointer du doigt une profession, ni de faire des exemples, ni de culpabiliser (...) mais d'amener tous les acteurs du cirque vers une transition sécurisée et organisée de leur métier.
Symbolique
Alors qu'ailleurs dans l'Hexagone, des villes ont fait le choix d'une interdiction ferme -engageant ainsi un bras de fer avec l'État car elles n'en ont en réalité pas le pouvoir-, Poitiers a choisi une autre voie : demander au gouvernement d'adopter une loi pour interdire les cirques avec animaux sauvages, s'épargnant ainsi sans doute une longue bataille juridique.
Ce vœu -procédure de plus en plus utilisée par les communes pour interpeller l'opinion- reste donc symbolique et n'est pas synonyme d'interdiction ; point que n'a pas manqué de souligner l'opposition par la voix de Lucile Vallet, du groupe "Poitiers, l'avenir s'écrit à taille humaine".
"Demander à l'État de faire, c'est bien et nécessaire, mais faire, c'est encore mieux. Nous pourrions faire de Poitiers une ville exemplaire en matière de bientraitance animale."
"Enfin !"
Qu'importe la voie choisie par la municipalité poitevine, cette démarche -même symbolique- est un vrai soulagement pour Libération animale 86. "On attendait ça depuis 2016" s'est félicitée Gladys Asunta, la présidente de l'association.
Enfin ! Après des années de silence et d'ignorance par l'ancienne municipalité (...). C'est un message fort adressé aux circassiens. On leur laisse le temps de se retourner, mais maintenant, c'est fini.
Retardataire
Si Poitiers faisait jusqu'à présent figure de retardataire, elle rejoint le club des 433 villes de l'Hexagone qui ont déjà pris position contre les cirques avec animaux sauvages. Citons en Poitou-Charentes : Boutiers-Saint-Trojan, Port-des-Barques, Pindray, Archigny ou encore Cognac.
Reste à savoir maintenant si les communes de Grand Poitiers s'aligneront sur la ligne de la nouvelle équipe municipale ; "cela serait cohérent" a laissé échapper Léonore Moncondhuy, juste avant le vote.
La communauté de communes ne devrait donc pas pouvoir échapper au débat alors que les sénateurs examineront prochainement la loi sur la bientraitrance animale adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale.
Nous annonçons :
— Barbara Pompili (@barbarapompili) September 29, 2020
-la fin progressive de la faune sauvage dans les cirques itinérants
-la fin de la présence d’orques et dauphins dans des delphinariums inadaptés
-la fin des élevages de visons pour leur fourrure
-le soutien aux zoos qui améliorent leurs conditions de détention pic.twitter.com/AFObeFm6me
Barbara Pompili, la ministre de l'écologie s'est elle-même engagée à interdire progressivement la détention d'animaux sauvages dans les cirques itinérants et les delphinariums.