Motards CRS et agents de police ont mené des contrôles cet après-midi dans le centre-ville de Poitiers. Ils ont tenu à rappeler aux usagers, en particulier en deux-roues, les règles du vivre-ensemble sur la voie publique.
"Les trottinettes électriques, on les voit régulièrement sur la place, elles roulent n’importe comment", constate un serveur du Café de la Paix, place du Maréchal-Leclerc.
Il n’a jamais été témoin d’un accident devant l’établissement. Mais face à ces nouveaux engins de déplacement personnel (EDP), motorisés ou non, la police de Poitiers a décidé d’agir. Elle a mené, cet après-midi, une opération de contrôle et de sensibilisation des usagers.
Les EDP dans le collimateur
Ce n’est pas la première opération de contrôle organisée dans le centre-ville de Poitiers. Et ces interventions sont amenées à s’intensifier. "On ne peut pas dire qu’il y a une hausse des incivilités sur la route", précise le commandant de police Guillaume Wident. "Mais on constate que les gens ne sont pas toujours au courant de leurs obligations."
"On est là aussi pour rappeler les règles relatives à la circulation : éclairages, respect des sens interdits… Ce genre de clientèle ne les respectent pas toujours", avance-t-il. "Et le problème du partage de la voie publique, c’est surtout sur le centre-ville. D’où notre intervention ici."
Gyropodes, vélos, trottinettes et scooters se sont multipliés ces dernières années. Le marché de la trottinette électrique, par exemple, a explosé. Jusqu’à nécessiter des mesures, votées en juin dernier par l’Assemblée nationale, pour "donner aux collectivités les outils" pour mieux les réguler. Depuis le début de l’année, 11 personnes ont en effet perdu la vie dans des accidents impliquant ce type d’engins.
Les règles de base souvent négligées
Si la police a aujourd’hui essentiellement ciblé les EDP, d’autres usagers seront pris sur le fait. Trente minutes plus tôt, les unités zonales des CRS interpellent un conducteur sous l’emprise de stupéfiants. "On essaie de faire un maximum de prévention, mais on ne peut pas totalement éviter la répression", admet Christophe Patrier, adjoint au chef du service de voie publique de la police de Poitiers.
Véhicules motorisés ou plus classiques, "les gens doivent s’informer", relève Christophe Patrier. "Quand vous achetez un scooter électrique, un vélo, une trottinette, vous devez être en règle. Comme quand vous roulez en voiture, vous devez être assuré, avec un permis de conduire valide. Là c’est la même chose, il faut absolument que les personnes s’informent."
"Un vélo avec des oreillettes n’a pas conscience de son environnement, par exemple", explique Christophe Patrier. "C’est un facteur d’accident. On essaie d’être les plus pédagogues possibles sur les sites institutionnels [Ministère de l’Intérieur ou préfecture, ndlr]. Mais les usagers doivent faire la démarche de les consulter."
A vélo ou en trottinette, prudence
Si vous circulez avec ces engins, hormis le code de la route, vous vous devez par exemple de respecter le nombre maximum de personnes à bord (une seule pour les trottinettes électriques), de vous équiper d’une assurance de responsabilité civile ou encore de bannir les écouteurs ou tout appareil susceptible d’émettre du son et de vous déconcentrer. Il est également interdit de circuler ou de stationner sur le trottoir, sauf dispositions exceptionnelles prises par la municipalité.
De nuit comme de jour, vous également rester visible pour les autres usagers – en portant notamment un accessoire réfléchissant (gilet, t-shirt ou encore brassard) et en éclairant vos EDP motorisés.
Effectuez régulièrement des contrôles sur vos propres véhicules : freins, éclairages et avertisseurs sonores doivent impérativement être fonctionnels. Si le casque n’est pas obligatoire en agglomération, il reste, en outre, vivement conseillé.
Enfin, la vigilance reste évidemment de mise en toute circonstance, d'autant plus sans carrosserie pour vous protéger.