PORTRAIT. Passion Charles de Gaulle ou costumes d’époque, les collectionneurs aiment exposer leurs trésors

La 37e édition du salon Poitiers Collection Passion se tient ce week-end. Les participants pourront découvrir les stands de plus de 150 exposants, réunis au Parc des Expositions de Grand Poitiers. Parmi eux, une quarantaine de collectionneurs insolites. France 3 est allée à la rencontre de deux d'entre eux.

Au début des années 2000, Dany Colliot doit trancher : qui de Napoléon ou de Charles de Gaulle deviendra le héros de sa nouvelle collection ? Pour cet ancien responsable de la maintenance chez Dior, finie la philatélie, sa première passion. "Je voulais choisir un personnage qui avait marqué l’histoire de France. Et il n’y en avait pas beaucoup." Ce sera Charles de Gaulle. Un personnage plus contemporain, que Dany a rencontré en 1958, lors de son passage à une fête johannique à Orléans. "C’était un très grand évènement, une visite qui m’a marqué."

"J’aime chiner, fouiller, aller en salle des ventes ou en brocante"

Depuis qu’il a débuté sa collection, il y a vingt ans, Dany Colliot a assemblé 10 000 pièces. Livres, magazines d’époque, une lettre signée de la main de Charles de Gaulle, véhicules présidentiels miniatures, bouchons à l’effigie de l’ancien chef de l’Etat, bouteilles sérigraphiées… Sans oublier ses 1500 timbres représentant le héros de guerre. “J’aime chiner, fouiller, aller en salle des ventes ou en brocante, chez les antiquaires…” Sa pièce préférée : une gravure sur verre d'un timbre représentant Charles de Gaulle en voyage dans le territoire antarctique australien pendant la Seconde Guerre mondiale. Un cadeau de son frère et sa belle-sœur, mais surtout "un objet unique au monde".

Donner vie au vêtement

Présent ce week-end au salon Poitiers Collection Passion, Dany Colliot y expose une large partie de sa collection. Parmi les pièces présentées, un coffret de cinq médailles, réalisées par le fondeur Albert de Jaeger, représentant Charles de Gaulle. “Ces médailles ont une histoire : à l’origine, j’en avais acheté deux en ligne à une femme qui habitait près de Rennes. Lorsque je suis venu les chercher et qu’elle a appris que j’étais un collectionneur et pas un revendeur elle m’en a offert trois autres, se remémore l’ancien responsable de la maintenance. Plus encore que la rareté des objets, c’est la manière de les acquérir qui me touche.”

Pour Mauricette Hemery, créatrice de costumes d’époques, également exposante au salon Poitiers Collection Passion, c’est “le défi d'avoir une chose inerte, et d'en faire quelque chose de vivant et de beau” qui l’attire. Enfant déjà, elle passait des heures à dessiner des vêtements d’après des modèles sur gravure. Aujourd’hui à la retraite, Mauricette Hemery a travaillé dans un magasin de tissu pendant plusieurs années. “Souvent les clientes me disaient qu’elles ne savaient pas quoi faire de telle ou telle étoffe. Mais moi, dès que je voyais un tissu, j’avais une idée de vêtement à confectionner.” 

Costumée de la tête aux pieds

Inspirée par tous types époques, elle réalise des costumes de style médiéval, Renaissance, premier et Second Empire, années 1900… Pour réaliser ces vêtements, Mauricette Hemery se rend directement en magasin. “J’ai besoin de pouvoir voir et toucher les tissus, confie la retraitée. La confection d’une pièce dépend ensuite des détails et des fantaisies apportées à la tenue.”

D’autant que Mauricette Hemery confectionne des costumes de la tête aux pieds, “chapeaux et chaussons compris”, pour elle et son mari. "Nous avons découvert les soirées costumées ensemble, à Lyon en rejoignant une association de danse de l’époque empire. On nous a prêté des tenues et ça a été le déclic" explique Mauricette Hemery. Dès lors, la retraitée réalise toujours ses costumes par paire : un pour elle, et un pour son mari René. “Parfois il me demande : “quand est-ce que j'essaie ?” À Poitiers, Mauricette Hemery et René présenteront treize costumes sur mannequin et porteront quatre de leurs créations. “Il y aura un peu de tout : du style Louis XVI, Louis XV, Henri IV…” De quoi peut-être inspirer de futurs collectionneurs.