À l'approche de la Toussaint, l'entretien des tombes devient primordial. Si les municipalités sont propriétaires des cimetières et les familles des défunts sont locataires des emplacements, des procédures d'abandon peuvent arriver si les tombes ne sont pas entretenues. Des sociétés de nettoyage peuvent le faire à votre place.
Dans quelques jours, les familles viendront se recueillir sur les tombes de leurs proches disparus. Si leur entretien est à la charge des familles, certaines personnes n'ont plus la capacité de se déplacer pour les nettoyer ou les fleurir.
"Je n'ai plus l'âge pour faire cela"
C'est le cas de Zite Barrault, habitante de la commune de Smarves dans la Vienne qui n'a plus les capacités physiques de se rendre régulièrement sur la tombe de son défunt mari. "J'avais fait une petite publicité sur le portail du cimetière. J'ai essayé et ça m'a convaincu. Ça me rend bien service, parce qu'habituellement, je suis à quatre pattes pour nettoyer. Je n'ai plus l'âge pour faire cela. Habituellement, on y arrive, mais ce n'est pas net. Ce service, c'est rassurant, je suis partie trois semaines et on m'a envoyé des photos de la tombe propre. Avec Raphaël, c'est un travail sérieux et à l'écoute des gens."
Raphaël Naudet est celui qui s'occupe de la tombe du mari de Zite Barrault. Cet ancien gérant de magasin de sport s'est reconverti en créant une société de nettoyage de sépulture, et ça fonctionne. Son carnet est quasiment complet pour tout le mois de novembre. "C'est avec un ami et avec la famille que cette idée m'est venue. Mon père a perdu la vue et c'est lui qui s'occupait généralement des tombes de notre famille. Je l'ai aidé à le faire et en voyant que c'était une obligation légale, je me suis dit que ce serait une bonne idée de le développer."
Quand ils voient que je les nettoie, ça les soulage. Ils sont très contents : les voir heureux, soulagés, c'est gratifiant.
Raphaël NaudetSociété de nettoyage et embellissement de sépulture
Cette initiative apporte également à Raphaël une vraie dimension humaine à son métier. "La gratitude qu'ont les gens, et que ce soit une vraie aide" lui apporte beaucoup. "Quand ils voient que je les nettoie, ça les soulage. Ils sont très contents : les voir heureux, soulagés, c'est gratifiant."
De moins en moins de tombes fleuries à l'approche de la Toussaint
À Poitiers, il existe quatre cimetières et 24 000 concessions funéraires. Les sépultures perpétuelles sont désormais interdites, faute de place. Les agents municipaux nettoient quant à eux les parties communes, comme les allées.
Au moment de la Toussaint, toutes les tombes étaient fleuries en chrysanthème : dorénavant, il y en a beaucoup moins.
Didier DutainConcierge du cimetière de la Pierre Levée de Poitiers
Didier Dutain, concierge du cimetière de la Pierre Levée de Poitiers, exerce ce métier depuis près de 30 ans. Il constate que les familles ont déserté les lieux. "Pour être honnête, ça commence à se perdre. Aujourd'hui, on voit bien que les gens sont partis ou ne sont plus dans le département. Depuis quelque temps, les sépultures passent à l'abandon. Au moment de la Toussaint, toutes les tombes étaient fleuries en chrysanthème : dorénavant, il y en a beaucoup moins."
En plus de nettoyer les tombes, Raphaël Naudet y ajoute quelques bouquets de fleurs. Une fois le travail terminé, il envoie quelques photos pour montrer le résultat final aux familles défuntes.
Pour les familles qui ne viennent pas ou ne font pas entretenir, et au bout de 18 mois d'enquête, la ville dresse un constat d'abandon et récupère les emplacements.