Recrudescence des punaises de lit : les interventions de désinsectisation se multiplient

ll n'y a pas qu'à Paris que les punaises de lit ont fait leur nid. Dans la Vienne aussi, les professionnels de la désinsectisation multiplient les interventions contre ces petites bêtes qui ne transmettent pas de maladies mais se nourrissent de notre sang. Leur présence trouve aussi des explications dans nos modes de vie actuels.

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Elles font la taille d’un pépin de pomme et se nichent dans tous les recoins : matelas, sommiers, mais aussi les plinthes. Dans l'un des appartements géré par une association aidant les personnes précaires, les punaises de lit ont tout envahi.

"Là, on a plusieurs problématiques. On est sur un logement qui est encombré. Il y a un manque d’entretien donc ça favorise notamment les cachettes", explique Anaël Gardes, co-gérant de l'entreprise de désinsectisation SAS Gardes.

Année record en termes d'interventions

Un chantier complexe pour ce spécialiste, qui va devoir désencombrer puis traiter le logement. Il va d’abord cryogéniser les punaises avec une bombe à moins 45 degrés ou bien les brûler, à la vapeur. C'est la première étape avant la diffusion d’un traitement chimique.

Ces interventions sont devenues quotidiennes dans toute l’agglomération. C'est la première fois qu'Anaël Gardes est autant appelée pour des interventions.  

À Poitiers, on a une trentaine de chantiers en cours, c’est notre année la plus importante.

Anaël Gardes

Co-gérant de l'entreprise de désinsectisation SAS Gardes

"On est à plus de 280 infestations rien que pour cette ville. Les villes environnantes sont également touchées." poursuit la spécialiste. 

Aucun endroit n'est épargné

Dans ce laboratoire du CHU de Poitiers, où l’on étudie parasites et champignons, on connaît bien l’animal. Cette invasion n’a rien d’exceptionnelle. L’abandon des traitements puissants mais toxiques, conjugués à la multiplication des voyages, a laissé aux punaises le champ libre.

"Elles ont deux modes de transports, explique le docteur Perraud, cheffe du service de parasitologie et mycologie du CHU de Poitiers. Elles peuvent marcher, elles ne volent pas et vu qu’elles rampent, elles peuvent se rendre dans les bagages, vêtements des gens d’un pays à un autre. C’est ce qui fait la dissémination de l’espèce."

Autre vecteur de la prolifération, l’essor du marché de la seconde main. Des habits, des meubles ou des objets, qui peuvent abriter punaises et larves en toute discrétion.

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