Pour la septième journée de manifestations, les manifestants et manifestantes de Poitiers ont bravé la météo capricieuse pour crier une fois de plus leur refus d'une réforme des retraites qu'ils jugent "injuste" et "inutile".
A Poitiers, pour conclure une semaine de manifestations, les chants et slogans contre la réforme des retraites ont envahi les rues. Si les voix sont moins nombreuses pour les porter, le cortège, lui, reste très déterminé.
Intergénérationnelle, cette mobilisation rassemble des hommes et des femmes de tous âges, des personnes actives, des étudiants, et des retraités, ou presque. Dominique est l'un deux, venu témoigner de son soutien : "Je suis un peu moins concerné, j'arrive à un âge où la retraite est très proche, mais bon, j'ai ma compagne, mes enfants, donc solidarité envers tous les gens qui vont être impactés par cette réforme."
Comme de nombreuses personnes présentes dans ce cortège, il regrette la décision du Président de la République Emmanuel Macron de ne pas recevoir l'intersyndicale.
Si on continue d'être dans la rue, c'est qu'on n'accepte pas la façon dont il veut faire passer cette loi. Nous, on ne lâchera pas, tant qu'il n'y aura pas d'avancée dans notre sens.
DominiqueManifestant à Poitiers
Magali, elle aussi manifestante à Poitiers, partage ce constat : "Ce n'est même pas que Macron ne veut pas négocier, c'est qu'il ne veut pas nous écouter", déplore-t-elle. "Il n'entend pas la population dans la rue, et il ne veut pas écouter ceux qui le représentent, c'est-à-dire l'intersyndicale, unie comme jamais."
Cette manifestante de la première heure ne perd pourtant pas espoir, elle se prend même à imaginer pour la réforme des retraites une issue similaire à celle du Contrat Première Embauche, au printemps 2006 : "Ça n'est pas terminé puisqu'on sait que le processus parlementaire n'est pas fini, et on sait aussi que même si elle est votée au bout du compte à l'Assemblée, ce qui n'est pas sûr du tout, nous, on continuera", assure-t-elle. "C'est déjà arrivé qu'une réforme, même votée, ne soit pas appliquée."
Un ras-le-bol général
Mardi dernier, la manifestation poitevine a rassemblé 22 000 personnes selon l'intersyndicale, et 10 000 selon la police. Samedi 11 mars, cette dernière recense 2 500 personnes, quand les syndicats revendiquent le double.
Cette réforme des retraites, c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
AmbreManifestante
Pas de quoi décourager les manifestants et manifestantes : pour Ambre, qui brandit un drapeau Lutte Ouvrière, ces rendez-vous contre la réforme portent de nombreuses revendications. "C'est important que les travailleurs et les habitants puissent montrer aussi pourquoi ils sont là, principalement contre la réforme des retraites, mais aussi de manière beaucoup plus large, les revendications expriment un ras-le-bol général que ce soit par rapport à la situation globale, le taux d'inflation, les conditions de vie qui se dégradent, il faut savoir que le taux de pauvreté en France est encore énorme."