REPORTAGE. "Vouloir fermer la résidence E. Augustin, oui, ça m'a choqué" : À mi-mandat, l'équipe municipale de Poitiers sonde les habitants sur leurs attentes et leur ressenti

L'équipe de Poitiers Collectif qui a porté la candidature de Léonore Moncond'huy à la mairie de Poitiers a lancé une opération de porte-à-porte pour recueillir le sentiment des habitants sur leur action, à mi-mandat.

Armés de questionnaires et de prospectus estampillés Poitiers Collectif, le collectif associatif qui a porté l'écologiste Léonore Moncond'huy à la mairie de Poitiers en 2020, Anne et Pierre, Marie et Théo et une dizaine d'autres binômes entreprennent leur opération de porte-à-porte, la septième ce dimanche 21 mai, à l'occasion de la moitié du mandat de l'équipe municipale.  

"L'idée est de sonder les habitants sur leur ressenti, les changements qu'ils jugent positifs, négatifs, ce qu'ils pensent de l'équipe municipale", explique Théo Saget, conseiller municipal délégué à l'évaluation des politiques publiques et l'agence des temps.

À ses côtés, Amandine, militante, brandit un sac rempli de ce qui ressemble à des friandises. En fait, "des badges, des flyers et des questionnaires", lance-t-elle au groupe rassemblé devant l'école Condorcet.

Les Rocs est le septième quartier de Poitiers arpenté par les militants et les élus de la ville. Anne et Pierre prennent possession de leur secteur qui débute par l'avenue de la Paix.

"Bonjour Madame, on vient vous voir dans le cadre du projet de bilan de mi-mandat de l'équipe municipale", lance Anne Lebœuf, militante Poitiers Collectif, à Elisabeth qui profite de la journée de dimanche pour jardiner.

Que pensez-vous de votre ville ? Avez-vous été concernés par une ou plusieurs actions de la ville depuis 2 ans ? Avez-vous l'impression de pouvoir donner votre avis ou de participer aux actions municipales ? Le questionnaire de Poitiers Collectif ne se veut ni exhaustif ni "sociologique" mais bien destiné à se "faire une idée de ce que pensent les gens" et de les inviter à donner leur avis.

L'annonce de la fermeture de la résidence Édith Augustin, oui, ça m'a choqué. Je connais des gens dans cette résidence et certains en ont été malades.

Elisabeth

Habitante du quartier des Rocs

Elisabeth se décrit comme "heureuse de vivre à Poitiers", pour elle "une ville de taille moyenne où je me sens très bien". Elle salue les initiatives sur les pistes cyclables, l'extinction de l'éclairage public la nuit, mais n'oublie pas de mentionner son incompréhension face aux positions de la mairie sur "les avions" ou la fermeture envisagée de la résidence pour personnes âgées du quartier Édith Augustin, une erreur à ses yeux.

"Ça m'a choqué, oui. Je connais des gens dans cette résidence et certains en ont été malades !", lâche-t-elle devant les militants, visiblement disposés à recevoir la critique. "Je suis contente qu'ils soient revenus sur leur décision."

La question de la résidence Édith Augustin revient souvent dans les discussions. Lorsque Marie Mai, sympathisante Poitiers Collectif et Théo Karkouri, collaborateur du groupe à la mairie, frappent à la porte d'une habitante d'une rue adjacente, le sujet revient dans la conversation. Si elle dit satisfaite du "fleurissement" de la ville, de l'opération "Faites de votre rue un jardin", du réseau de bus, des "actions sur la vitesse dans les rues", elle raconte s'être mobilisée "contre la fermeture de la résidence Édith Augustin".

"J'ai la chance de vivre dans un quartier qui fonctionne bien. Quand il y a eu l'annonce de la fermeture, il y a eu un mouvement qui s'est créée, je suis allée aux réunions. Quand j'ai compris que ça allait fermer, ça m'a fait bouger tout de suite. Je fais partie des gens qui aimeraient bien aller là-bas si un jour, je ne peux plus rester chez moi", poursuit-elle avant de lancer quelques critiques. "On a vu qu'il était difficile de faire bouger la maire."

Les propos sont posés. Elle conclut : "Mme Moncond'huy a fini par écouter, c'est bien. Avant, Jacques Santrot et Alain Claeys (les deux maires socialistes précédents), ils étaient butés !"

Si parfois certaines portes restent fermées dans le quartier "Oh non, pas aujourd'hui", Marie, elle, se dit heureuse d'avoir été sollicitée.

Poitiers Collectif estime avoir déjà frappé à près de 700 portes dans la ville. Pas d'objectifs chiffrés, mais l'intention reste de frapper à 1001 portes d'ici à l'été. 

Une réunion publique de restitution est prévue début juillet. En attendant, dimanche prochain, le 28 mai, les équipes de Poitiers Collectif parcourront le quartier du Pont-Neuf.

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