Alexandre Benalla ne sera pas poursuivi dans le cadre de l'affaire du selfie pris dans un restaurant de Poitiers pendant la campagne présidentielle. L'ancien chargé de mission de l'Elysée a affirmé aux juges d'instruction qui l'ont entendu le 29 novembre qu'il s'agissait d'une arme factice.
"Ça peut paraître loufoque mais c'est la réalité". Devant les juges, Alexandre Benalla a affirmé que l'arme apparaissant sur un selfie pris lors de la campagne présidentielle d'En Marche! était probablement un pistolet à eau.Les juges d'instruction qui l'ont réentendu le 29 novembre ont renoncé à ce stade à ordonner sa mise en examen pour "détention non autorisée d'arme de catégorie B", comme ils l'envisageaient initialement.
Selfie dans un restaurant de Poitiers pendant la campagne présidentielle
Le 24 septembre, Mediapart avait publié une photo d'Alexandre Benalla, l'air détendu, semblant brandir un pistolet de type Glock à une époque où il n'était pas autorisé à porter une arme en dehors du QG d'En marche! "En pleine présidentielle, Benalla dégaine son arme pour un selfie" avec @anttonrouget sur @Mediapart https://t.co/3BADh6023Z
— Christophe Gueugneau (@gueugneau) 24 septembre 2018
La scène se déroule le 28 avril 2017 à Poitiers dans un restaurant, à quelques kilomètres de Châtellerault où Emmanuel Macron vient de tenir un meeting. Celui qui est alors membre du service d'ordre de la campagne prend la pose au côté de deux hommes et d'une serveuse. Le pistolet est pointé vers le visage de la jeune femme, tout sourire. Le parquet de Poitiers avait alors ouvert une enquête pour déterminer si Alexandre Benalla disposait à cette époque d'une autorisation de port d'arme en bonne et due forme.
Mais quelques temps après, l'instruction de cette affaire avait été jointe à celle conduite à Paris sur les événements du 1er mai 2018 à Paris et le rôle de l'ex-chargé de mission de l'Elysée dans une interpellation musclée en marge des manifestations, sur la place de la Contrescarpe à Paris. Il a été mis en examen dans le cadre de cette affaire le 22 juillet dernier. Les juges l'ont également mis en examen le 29 novembre pour une autre intervention litigieuse au côté de la police, au jardin des Plantes, quelques heures plus tôt.
Mais les trois juges ont renoncé a poursuivre pour le selfie pris à Poitiers.
"Une ambiance festive"
Devant eux, Alexandre Benalla aurait évacué la polémique: "C'est simple et ridicule" (...) "un non-événement",en affirmant que l'arme exhibée était un pistolet à eau. "Oui, ça peut paraître loufoque mais c'est la réalité".Lors de cette soirée de l'entre-deux tours de la présidentielle, l'ambiance est "festive" et le service d'ordre "en mode détente". "Le ton était à la rigolade. Un membre du service d'ordre qui avait un pistolet à eau et d'autres choses, s'est amusé avec", raconte-t-il.
Pour autant, il affirme n'avoir aucun "souvenir de ce selfie-là", ni d'avoir eu l'objet en mains. "Si ce selfie a été pris, je ne vois pas ce qu'il y a de mal", commente-t-il.