Sommés de vider leur cave par leur bailleur social, des locataires de HLM ne comptent pas se laisser faire

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Dans le quartier de Bel Air, à Poitiers, les habitants des logements sociaux d'Ekidom doivent vider leurs caves alors que les sous-sols vont être condamnés pour des raisons de sécurité.
A Poitiers, Ekidom, l'Office Public de l'Habitat de Grand Poitiers, a demandé aux locataires de 14 bâtiments d'habitation de vider leur cave pour des raisons de sécurité. Sous le choc, ils ne veulent pas se séparer de cet espace de rangement. ©France télévisions

Avertis il y a quelques jours par un courrier, les habitants du quartier de Bel Air à Poitiers doivent vider leurs caves qui vont être condamnées pour des raisons de sécurité. Pour ces locataires de HLM, il est impensable de se séparer de ces espaces de rangement, et ils espèrent faire annuler cette décision de leur bailleur social, Ekidom.

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Comme de nombreux locataires de HLM dans quatorze bâtiments de Poitiers, Martine Auzannet a reçu un courrier d'Ekidom, l'enjoignant à enlever ses effets personnels de sa cave : "Dès le 9 octobre 2023, les caves seront vidées par une entreprise, et tout encombrant sera emmené (sic) à la déchetterie", lit-elle sur la lettre qui porte l'en-tête du bailleur social. 

Dans le quartier de Bel Air à Poitiers, certains sous-sols ont été aménagés avec soin pendant des années, comme celui de Martine, dans lequel son mari a installé un établi, et une grande collection d'outils qu'il utilise presque quotidiennement pour du bricolage : "Comment on va faire pour bricoler ? On ne va pas monter tout ça", se désole-t-elle, alors qu'elle vit ici depuis 40 ans. "Ce n'est pas possible." Elle ajoute que dans sa cave, son fils gare son scooter qui lui permet de se rendre tous les jours au travail.

Apparemment ils sont décidés mais on est décidés aussi, on ne lâchera pas l'affaire.

Martine Auzannet

Habitante de Bel Air

Dans le quartier où une centaine d'habitants est concernée, une pétition sur papier circule et a déjà recueilli 60 signatures depuis la semaine dernière. Les locataires déplorent qu'aucune solution n'ait été proposée pour déplacer leurs affaires, si ce n'est de l'aide pour les trier afin d'en jeter une partie.

Des raisons de sécurité évoquées

Toutes les caves ne sont pas comme celle de Martine et son mari. Certaines sont délabrées, abandonnées de longue date, et d'après Ekidom, sont le théâtre de trafic et d'incivilités. "Nous avons du mal à tenir et à garantir la sécurité de ces caves", regrette Aurélien Luzy, directeur territorial d'Ekidom à Poitiers. "Il y a eu des interventions de police, on a trouvé des quantités de stupéfiants importantes, des armes également parfois, et quantité de déchets regroupés dans ces caves, ce qui peut engendrer des incendies en dessous des habitations."

Aujourd'hui, on n'est pas factuellement en capacité de garantir la sécurité des caves, donc par conséquent, nous préconisons [leur] fermeture.

Aurélien Luzy

Directeur territorial d'Ekidom à Poitiers

Une fois les caves vidées, l'accès au sous-sol sera exclusivement réservé au bailleur social qui disposera des clés. L'objectif est d'éviter de nouvelles dégradations dans ces espaces où les locataires ne se rendront plus, comme cela a pu arriver dans d'autres bâtiments.

Face à la colère des habitants du quartier, Aurélien Luzy tente de se montrer rassurant : "L'objectif ensuite, peut-être que s'il y a certaines caves qui sont utilisées normalement, qui vivent bien si je puis dire, c'est peut-être de réordonner l'ouverture sur certains bâtiments lorsqu'on pourra garantir leur sécurité."

En attendant, certains sous-sols doivent être vidés d'ici la fin de la semaine, d'autres locataires auront encore quelques jours à l'échéance du début du mois de novembre.

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