Cinq ans après les attentats du 13 novembre 2015, Elisabeth Boissinot, la mère d'une des victimes, souhaiterait qu'il y ait davantage d'actions contre la radicalisation des jeunes.
Chloé avait 25 ans lorsqu’elle est tombée sous les rafales de kalachnikov des terroristes. Aujourd’hui, elle en aurait 30.
Le soir du 13 novembre 2015, la jeune femme originaire de Château-Larcher dans la Vienne, était attablée à la terrasse du bar "Le Carillon" dans le 10e arrondissement de Paris.
Pour Elisabeth Boissinot, depuis la mort de sa fille Chloé, chaque attentat réactive sa colère à travers la souffrance des familles des victimes mais elle a presque l'impression d'être insensible à ces événements dramatiques.
Depuis cinq ans, cette mère endeuillée tente de comprendre ce qui a pu amener ces hommes à tirer sur une foule de jeunes gens en train de célébrer la vie.Avant, j'aurais fondue en larme en regardant et là je me dis, elle est encore un honneur pour la France, on va faire une commémoration, ils vont faire des grands discours mais c'est moi qui doit me relever et toute seule, ce n'est pas la France.
Elle souhaiterait que l'école parle du terrorisme tel qu'il se pratique sur le sol français, avec des cours anti-radicalisation inscrits dans le programme et une prise en charge des jeunes à la dérive.
"Je pense que le terrorisme est rentré dans nos moeurs, il faut absolument en parler, lundi dernier, mes petits enfants étaient à l'école, ils ont entendu parler de Samuel Paty, ils sont habitués à entendre parler de ça maintenant", justifie la mère de Chloé.
Elisabeth Boissinot a appris à vivre avec sa douleur mais elle espère toujours une politique plus draconnienne contre les jeunes radicalisés.On veut tous que ce genre de guerre s'arrête, si d'autres communes peuvent faire la même chose pour apprendre aux enfants que la guerre, c'est des morts, des familles qui ont du chagrin, c'est une petite victoire pour Chloé.
Isabel Hirsch et Marine Nadal ont recueilli le témoignage d'Elisabeth Boissinot