Trois questions à ... Cyril Cibert, président de l'association des maires ruraux de la Vienne

De nombreux maires s'inquiètent de l'augmentation du trafic de drogue en milieu rural. Cyril Cibert, président de l'association des maires ruraux de la Vienne et maire de la petite commune de Chenevelles, est l'un d'entre eux. Il était l'invité du journal Ici 19/20 en Poitou-Charentes ce 15 décembre. Entretien.

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La drogue en milieu rural est un phénomène qui se développe et préoccupe les forces de l’ordre et les élus. Il en a d’ailleurs été question lors du dernier congrès des maires de France et nos confrères du Figaro ont consacré récemment un article à ce sujet :

Cyril Cibert, le président de l'association des maires ruraux de la Vienne nous a accordé un entretien dans le journal télévisé Ici 19/20 du 15 décembre et il a notamment évoqué cet inquiétant phénomène.

La drogue en milieu rural, c’est un sujet préoccupant ?

Cyril Cibert : Oui, c’est préoccupant et ce qui est inquiétant dans ce phénomène qui perdure et qui a tendance à augmenter, ce sont ces jeunes adultes qui se retrouvent chez eux, qui ne vont pas au travail, qui ne suivent pas de formation. Quand on est maire d’un village, on connaît quasiment tout le monde et parfois, on est un peu démunis parce qu’on ne peut pas résoudre tous les problèmes. Il faut développer tout ce qui est économie sociale et solidaire, avec des chantiers d’insertion par exemple et les amener à reprendre une activité.

C’est un sujet dont vous parlez entre maires ?

Cyril Cibert : C’est un sujet un peu tabou. On en parle avec les forces de gendarmerie, mais ce qui m’inquiète surtout, ce sont ces personnes qui sont en marge de la société et il faut que nous, les pouvoirs publics, on mette quelque chose en place pour les sortir de cet isolement parce qu’ils s’enfoncent de plus en plus dans la précarité. Il faut remettre ces gens-là dans la société et les accompagner.

L'intégralité de l'entretien avec Cyril Cibert :

durée de la vidéo : 00h04mn47s
Cyril Cibert, le président de l'association des maires ruraux de la Vienne répondait aux questions de Claire Gressieux. ©France télévisions

Il y a bien sûr la répression, mais il faut aussi de la prévention, non ?

Cyril Cibert :  Bien sûr, conduire sous l’emprise de cannabis, c’est très dangereux, par exemple. Donc, il faut rappeler les côtés néfastes du cannabis et c’est important que dans les collèges, dans les lycées, on puisse en parler et qu’à l’image de l’alcool, on montre les dangers de la conduite sous l’emprise de stupéfiants.

Autre sujet. Vous êtes investi pour la cause LGBT+ en milieu rural. Il y a un phénomène qui se développe en ce moment dans les établissements scolaires « Si tu bouges, t’es gay ». Comment vous voyez les choses ?

Cyril Cibert : Je pense qu’il faut vraiment intervenir. Quand on était plus jeunes, on jouait à « Je te tiens par la barbichette », c’était gentil. Aujourd’hui, on a affaire à des discours homophobes et je pense à ces jeunes collégiens qui se découvrent, qui découvrent leur préférence sexuelle et ils se disent je ne suis pas dans la normalité et malheureusement, on voit qu’il y a beaucoup de suicides chez les jeunes qui découvrent leur homosexualité. Les gamins qui s’amusent à ça, je ne suis pas sûr qu’ils se rendent compte des dégâts que ça peut faire. Je crois qu’il est important qu’au niveau du rectorat, on fasse quelque chose parce qu’on ne peut pas admettre qu’en 2024, en France, ces jeunes puissent subir ce genre de souffrances.

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