À l'Université de Poitiers, des cours délocalisés pour protester contre les réformes actuelles

Ce mardi, une vingtaine d'étudiants en troisième année de lettres contemporaines se sont réunis avec leur professeure à la gare de Poitiers pour assister à un cours en public et manifester leur solidarité au mouvement contre la réforme des retraites.

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Il est à peu près 14h quand Anne-Cécile Guilbard, maître de conférence à l'université de Poitiers, retrouve ses élèves sur le parvis de la gare de Poitiers. Une vingtaine d'étudiants en troisième année de licence en lettres et cultures contemporaines sont venus assister à ce cours ouvert. Après une courte distribution de tracts, la classe s'installe dans le hall de l'édifice et la séance commence sous le regard curieux des voyageurs.

Convergence des luttes

Cette délocalisation de certains cours hors des murs de la faculté vise à protester contre la loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR), qui fait un pas de plus dans la précarisation des chercheurs, mais pas que. "En plus de cet aspect sectoriel, nous intégrons la mobilisation contre la réforme des retraites, du baccalauréat et nous manifestons notre soutien aux autres professions en lutte, souligne la professeure de lettres, notamment les cheminots et les pompiers."

Des revendications que partagent largement les étudiants. "Toutes ces réformes nous touchent et avec ce genre d'actions pacifistes, on conserve notre droit d'étudier tout en protestant, explique Victoria. On créé du désordre de manière intelligente pour se faire entendre." Un enthousiasme que partage Antinéa, étudiante dans un autre cursus venue avec une copine, par curiosité.

C'est génial de faire cours dans un endroit qui change, se réjouit-elle. On adore la littérature et on connaît déjà cette prof qu'on adore. On est particulièrement sensibles à la réforme du bac mais toutes les luttes sont entremêlées, il y a une sorte de convergence.

Mapathe, quant à lui, est venu pour soutenir sa professeure. "C'est une question d'humanité, souligne-t-il. Demain, nous serons à sa place."

Deuxième sortie hors de l'université

Ce n'est pas la première fois que le groupe sort de l'université de Poitiers pour un cours. Déjà la semaine dernière, un TD avait eu lieu dans la galerie marchande du Géant Casino, situé près du campus. "On essaie de s'inscrire dans la diversité des initiatives, souligne Anne-Cécile Guilbard, ce qui n'empêche pas de faire grève par ailleurs, bien sûr."

Jusqu'à présent, l'accueil du public a toujours été bienveillant. "On cherche des lieux passants et abrités, souligne la professeure de lettres. On avait demandé l'autorisation au CHU de Poitiers mais il nous ont refusé l'accès alors maintenant, on s'installe directement mais au fond, on ne dérange personne."

Soutien du public

Dans le hall de la gare, Sylvie, attend son train pour rentrer sur Nantes. "C'est bien de voir des jeunes qui se battent pour leur avenir, explique-t-elle. D'autant que moi je suis retraitée alors naturellement je suis touchée par leur solidarité." Un peu plus loin, Yome regarde ce cours un peu particulier d'un air amusé. "Ça doit être marrant pour eux, ils sont mieux que dans leurs classes, sourit-il. Et puis ça montre que les gens luttent pour leur avenir et qu'ils ne pensent pas qu'à eux."

Après une heure et demie de cours, les étudiants se sont dirigés vers le hall de la mairie pour un deuxième TD, où notre équipe les a suivis. Un reportage d'Adélie Floch, Stéphane Bourin et Bénédicte Biraud.


 

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