Installer une base permanente sur la lune, c'est le rêve de beaucoup. Mais de nombreux défis restent à résoudre. Et parmi eux, l'approvisionnement alimentaire. Huit étudiants de l'INSA Toulouse travaillent sur une possible agriculture sur la lune, grâce à la créatinine, contenue dans les urines des astronautes.
Pourra-t-on un jour vivre sur la lune et cultiver nos propres fruits et légumes ? Les étudiants de l'INSA à Toulouse travaillent sur cette hypothèse, qui pourrait s'avérer aussi utile sur la Terre.
Cultiver l'incultivable
Dans ce pot, les graines viennent de germer. Mais ces pousses ne se développeront jamais au-delà de quelques centimètres. Car la terre utilisée est comparable à celle trouvée sur la lune. Une terre dénuée de tout nutriment.
"Le sol n'est pas du tout favorable à la croissance sur la Lune", explique Laura Bezaud, étudiante en 4ᵉ année à l'INSA Toulouse. "Ce n'est pas comparable à la terre, présente sur notre planète. C'est de la poussière et c'est donc comparable plutôt à du sable".
Le rôle de la créatinine
Et elle poursuit : "Et dans ce sol lunaire qu'on appelle le régolithe, on trouve aussi des composants toxiques qui peuvent nuire à la croissance de la plante". Pour favoriser cette croissance et produire, à terme, des fruits ou des légumes sur la Lune, les étudiants travaillent sur une bactérie naturellement présente autour des racines des plantes.
Pour améliorer cette bactérie est en faire un biostimulant, ils vont y intégrer de la créatinine présente dans les urines et notamment celle des astronautes. "La créatinine, c'est une source de carbone, un élément, dont les bactéries ont besoin pour se développer," affirme Nathan Cabaret, lui aussi étudiant à L'INSA. "On l'utilise pour faire grossir notre population bactérienne et pour que les bénéfices de la symbiose soient suffisants, afin que la plante puisse se développer sur des milieux hostiles".
Utile aussi sur terre
Faire pousser des plantes sur la lune est un projet de niche Mais l'objectif de ces jeunes chercheurs est de trouver une application bien plus large. Et les premières expériences menées sont, à ce titre, très prometteuses.
"Avec le changement climatique, les sols vont devenir de plus en plus arides et de plus en plus secs", analyse Laura Bezaud. "Et donc, notre projet de biostimulant pourrait tout à fait s'appliquer sur terre, pour aider la croissance des plantes dans des conditions plus difficiles".
Il a 50 ans, l’homme marchait sur la #Lune «Un petit pas pour (un) homme, un bond de géant pour l’Humanité» Neil Armstrong @NASA @NASAhistory #Apollo11 #Apollo50 pic.twitter.com/0eJYoFzMtN
— Espace & Exploration🚀 (@spaceexplore) July 21, 2019
Les résultats de cette recherche, menée par l'INSA Toulouse, seront présentés à Paris fin octobre lors d'une compétition internationale de biologie synthétique. Elle rassemblera 400 équipes, en provenance des meilleures universités mondiales.