L'augmentation des prix de l'énergie et la hausse des coûts des matières premières touchent tous les secteurs et notamment celui de la restauration. Dans les communes rurales, les établissements sont à la peine. Illustration dans la Vienne.
"J’ai mis toute mon énergie, toutes mes finances mais je me retrouve sans logement, sans revenu", raconte Stéphanie Lorcy. Ce jour-là, cette gérante de l'Auberge de la Tannerie à Boivre-La-Vallée dans la Vienne prépare son dernier service. Après deux ans d'activité, elle s'apprête à fermer définitivement les portes de son établissement.
Avec la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, la restauratrice ne s'y retrouve plus. Les clients se font également plus rares, eux-mêmes confrontés à l'inflation : de 25 à 35 couverts par jour en moyenne, son restaurant n'en accueille plus que 9 à 15 depuis septembre. Désormais, elle croule sous les dettes.
Cet été, c’était compliqué. J’arrivais à payer mes factures mais c’était très tendu. Les banques ne nous accordent pas de découvert. Une facture, deux, trois factures qui arrivent en même temps, c’est un rejet... Donc on a des frais de rejet et c’est une chaîne sans fin.
Stéphanie Lorcy, gérante de l'Auberge de la TannerieFrance 3 Poitou-Charentes
Une fermeture qui attriste les habitués. "Ça nous fait mal parce que c’est un lieu en plein centre bourg où on a l’occasion de se rencontrer les uns les autres. On va perdre beaucoup", témoigne une cliente.
"On ne peut pas avoir des menus à 20 euros"
Plus loin, à une soixantaine de kilomètres de là, à Leignes-sur-Fontaine, Pierre-Charles Preher, le maire, déplore la fermeture d'un restaurant de sa commune. Mais l'édile a bien conscience de la difficile équation à laquelle était confronté les gérants. "Ils m’ont dit que c’était les prix de l’énergie et des matières premières qui les ont fait réfléchir et avant de se retrouver dans le mur avec des dettes importantes, ils préféraient arrêter. Le but aussi était de ne pas forcément augmenter les prix. On est dans un secteur rural on ne peut pas avoir des menus ouvrier à vingt euros", indique Pierre-Charles Preher.
Après six mois d'ouverture la mairie doit à nouveau chercher preneur.