En ce jour de commémoration de la reddition de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945, la commune de Lathus, dans la Vienne, a également honoré la mémoire d'un de ses enfants. Le nom de Raymond Mériot, résistant actif dans le réseau Comète et Dutch Paris, a été rajouté sur le monument aux morts.
Raymond Mériot a connu les deux guerres mondiales. Pour la première il a été mobilisé notamment dans le 62ème bataillon d'artillerie entre 1917 et 1919.
Pour la seconde, en 1940, après que le maréchal Pétain a signé la fin des hostilités contre l'Allemagne, comme de nombreux Français, il a rejoint la Résistance. Il a alors intégré le réseau Comète et Dutch Paris qui faisait transiter par l'Espagne, la Suisse, via Paris, les pilotes américains et britanniques dont les avions avaient été abattus. Ces réseaux faisaient aussi transiter des civils pour les soustraire à la persécution nazie.
Mais un jour de 1944, Raymond Mériot, comme d'autres membres de son réseau, est arrêté et déporté de Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme, en Allemagne. Il est ensuite transféré au camp de Ravensbrück oùil est mort le 23 juin 1945, peu après la libération du camp par l'Armée russe.
Le lien avec la commune de Lathus longtemps ignoré
Cette histoire a été découverte grâce aux recherches menées par un membre du Souvenir Français, Patrice Bouteloup. Il a réussi à retrouver la trace de Raymond Mériot et particulièrement à Lathus-Saint-Rémy, dans la Vienne. C'était la ville de naissance de la famille, qui était ensuite allée s'installer à Paris. Raymond Mériot avait été officiellement reconnu mort pour la France en juillet 1947, puis avait reçu de nombreuses médailles à titre posthume, mais aucune trace ne restait de lui à Lathus.
C'est désormais chose faite, puisque lors de la cérémonie de commémoration, le nom de Raymond Mériot a été rajouté au monument aux morts. Un moment fort pour les membres de sa famille conviés à la manifestation.
"C'est émouvant et ça fait réfléchir sur l'engagement, sur la volonté de suivre ses convictions quand elles ne sont pas majoritaires" a ainsi commenté Francis Mériot le petit-neveu de Raymond.