Vidéo. Les populations d'outardes canepetières dans le Poitou sauvées de l'extinction

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Espèce en voie d'extinction il y a encore une dizaine d'années, l'outarde canepetière fait toujours l'objet d'une surveillance renforcée de la part de la Ligue de Protection des Oiseaux. Mais si les menaces existent toujours, les populations dans les plaines du Poitou sont stables Antoine Morel, Thomas Chapuzot et Philippe Ritaine. ©France télévisions

En danger il y a encore une dizaine d'années, l'outarde canepetière fait toujours l'objet d'une surveillance renforcée de la part de la Ligue de protection des oiseaux. Mais si les menaces existent toujours, les populations dans les plaines du Poitou sont stables

L'outarde canepetière a bien failli disparaître des plaines du Poitou. Elle n'a dû son salut qu'à l'intervention, il y a une vingtaine d'années, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). L'association a mis en place un plan de lutte en collaboration avec les agriculteurs.

Les outardes sont des oiseaux migrateurs qui vivent dans les champs et les plaines. Elles nichent au sol et quand elles font leur nid dans un champ cultivé, le passage des engins agricoles peut occasionner de gros dégâts sur la couvée. C'est pourquoi la collaboration des agriculteurs était indispensable dans ce programme de lutte. Une partie des terres est laissée libre de culture pour permettre aux oiseaux de faire leurs petits et de vivre tranquillement jusqu'à leur migration vers le soleil de l'Espagne.

Samuel Bujeau est un de ces agriculteurs qui a accepté de ne pas toucher à certains de ses champs "On passe un coup de broyeur une fois dans l'année pour entretenir et on ne touche à rien, on ne fait aucun travail au sol, aucune culture", détaille-t-il.

Évidemment, ce sacrifice de surfaces ne se fait pas gratuitement "On ne fait pas ça pour rien", explique-t-il, "il faut bien gagner un peu d'argent".

En l'occurrence, les 300 agriculteurs touchent 500 euros à l'hectare laissé sans culture. Cet argent a été mis à disposition par l'Europe qui a versé à la Vienne et aux Deux-Sèvres la somme d'1,4 million d'euros pour accompagner le programme et les agriculteurs. Sur les 90 000 hectares de plaines entre Poitiers, Thouars et Loudun, 4 % des terres sont protégées.

C'est sans doute ce qui a permis de sauver les outardes de la disparition. "Il y a 50 ans, on avait une agriculture un peu diversifiée, avec des parcelles de taille plus modeste et une diversité culturale plus importante, et il y avait toutes ces espèces qu'on essaye de préserver aujourd'hui et qui ont failli disparaître", explique Cyrille Poiret, l'animateur LPO sur le plan national d'action des outardes.

De fait, les menaces qui pesaient sur les outardes n'ont plus cours. "Les effectifs sont à peu près stables, on reste sur un effectif assez bas, mais l'extinction a pu être empêchée" conclut Cyrille Poiret.

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