Noemi Brunet et Michel Guyot qui avaient acquis le site il y a deux ans sur un "coup de cœur" l'ont mis en vente. Le couple explique ne plus pouvoir en assumer les charges.
L'annonce est parue il y a quelques jours. Elle ne le précise pas mais la photo ne laisse aucun doute : ce "château" c'est l'abbaye de la Réau, située à Saint-Martin-l'Ars dans la Vienne.
Les actuels propriétaires, Noémi Brunet et Michel Guyot, se séparent donc de ces lieux qu'ils avaient acquis en 2016. Leur "coup de cœur" pour cette abbaye royale du 12è siècle les avaient conduits à s'en porter acquéreurs pour faire revivre les lieux.
"Au-dessus de nos moyens"
"En 48 heures, on a signé ici" nous avait raconté Michel Guyot lorsque nous l'avions rencontré en avril 2017, "on voulait absolument sauver ce monument et qu'il garde son souffle monastique."Deux années plus tard, le couple, déjà propriétaire du château de Saint-Fargeau (Yonne), doit se rendre à l'évidence : "L’abbaye est au dessus de nos moyens, c’est mathématique" confie Noemi Brunet."Plombés par un emprunt trop important, (...) très accaparés par le château de Saint-Fargeau, la gestion de la Réau à distance est très difficile, alors voilà, nous avons pris la décision de vendre pour passer le flambeau."
Un pari fou
L'aventure était belle pourtant et le pari un peu fou : remettre en état une abbaye classée et la rouvrir au public pour en faire un site touristique à part entière dans le département. La bâtisse avait été retenue pour bénéficier du loto du patrimoine organisée par Stéphane Bern.Mais, le seuil des 10 000 entrées, indispensable pour faire face aux charges fixes, n'a jamais été franchi. "Nous avons accueilli 8 000 visiteurs la première année, nous étions à peine à 5 000 cette année" regrette-t-elle. Et malgré son très grand succès populaire, la grande fête organisée à la fin septembre n'a pas permis de réequilibrer les comptes. "Très attachés à l'abbaye et à sa région, nous sommes peinés" écrit le couple dans un communiqué "mais ce qui compte avant tout, c'est l'avenir de ce monument (..) et non pas notre état d'âme."
Et de préciser que l'abbaye reste ouverte au public pour vivre une troisième saison. La vente est confiée à une agence poitevine ; une vingtaine d'acquéreurs potentiels ont pris contact.