Vienne : un an après, Guillaume Poinot, éleveur, reprend du poil de la bête

C'est à Surin, dans le sud de la Vienne, que nous avions rencontré Guillaume l'an dernier sur son exploitation. Accablé par les dettes et au bord de la dépression, le témoignage de cet éleveur de chèvres avait reçu un écho inattendu de solidarité de la part de nos téléspectateurs.

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"Par respect pour ma femme et mes enfants, je ne ferai pas parti de ceux qui se donneront la mort. Par contre, c'est possible que je fasse des choses dramatiques moi aussi." Souvenez-vous, c'est les yeux emplis de larmes et de fatigue que Guillaume Poinot s'était confié devant notre caméra en septembre 2019. "On n'est pas coupable", expliquait-il à notre consoeur Anne-Marie Baillargé, "on est victime de ce qui nous arrive".
Son élevage de chèvres avait été mis en liquidation judiciaire en 2015. Impossible pour lui de faire face à plus de 400 000 euros de dettes. Cette année-là, rappelait-il, plus de 700 agriculteurs avaient mis fin à leurs jours. C'est donc un véritable cri du coeur qu'il lançait dans votre journal régional. Tout de suite, les messages de soutien ont afflué. Les internautes se demandaient comment lui venir en aide. Il eut donc l'idée de lancer une cagnotte sur internet pour faire face aux échéances les plus urgentes. Vous fûtent plus de 9 500 à répondre à son SOS. Un mois plus tard, sur le site dédié à cet appel à dons, Guillaume semblait déjà avoir repris espoir.

Bonjour à tous. Je reçois des dizaines de messages de soutien et d'encouragement. Cela me réconforte énormément et vos contributions, si elles continuent, me laissent présager une issue favorable à mon surendettement. Mais à ce jour on est loin du compte aussi je vous demande dans votre générosité de bien vouloir partager le lien de cette cagnotte. Lundi deux camions de mon fournisseur d'électricité sont passés à la ferme pour couper mon compteur . Grâce à vous j'ai pu négocier un échéancier. Mardi c'était une société de recouvrement pour des dettes chez un fournisseur d'aliment du bétail. Hier des relances à la chaîne chez des fournisseurs divers !!!! Je continue de me battre car votre soutien y contribue énormément . Merci à tous .

Guillaume Poinot, le 12 octobre 2019

"Grâce à vous"

C'est un tout autre homme que nous avons retrouvé cette semaine entouré de ces moutons. "La machine est relancée !" nous rassure Guillaume, "grâce à vous". Et, de fait, il y a quelque chose dans le regard qui ne ment pas, un regard désormais tourné vers demain et un horizon qui s'est significativement éclairci.

Sans cette cagnotte de toute façon, l'exploitation disparaissait et, depuis la cagnotte, c'est ni plus ni moins qu'une renaissance. (...) Aujourd'hui j'ai à nouveau des animaux, des moutons, mais aussi des brebis lacaune pour faire du lait et peut-être du fromage, donc de la transformation fermière.

Guillaume Poinot, éleveur

Les voisins aussi

Les moutons de Guillaume font aussi bien les affaires d'un autre agriculteur, François, François Poirault. Ce dernier lui propose d'utiliser des terres pour l'instant inexploitées. "Des pâtures qui ne servent pas à grand chose", explique-t-il, "c'est dommage de laisser perdre". Alors Guillaume imagine déjà ce carré d'herbe fraîche dûment clôturer et ces bêtes en plein air. "D'ailleurs, en faisant ça, on répond à une demande sociétale : remettre des animaux dans la campagne" ajoute-t-il. Il imagine aussi, pourquoi pas un jour, un magasin de producteurs locaux avec des ateliers de transformation. A Surin, un agriculteur et sa famille ont repris goût à la vie, "grâce à vous".

Un an après, Anne-Marie Baillargé et Stéphane Bourin sont repartis voir Guillaume sur son exploitation : 
 


 

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