Ce samedi, les murs intérieurs du collège Gérard Philippe de Chauvigny étaient recouverts de symboles nazis et de menaces antisémites à l'encontre du responsable de l'établissement. Les réactions d'indignation se multiplient dans le département de la Vienne.
Selon nos confrères de La Nouvelle République, c'est une voisine employée du collège qui a donné l'alerte ce samedi matin. Le principal de l'établissement, apparemment nommément visé et menacé par les tags, a ensuite appelé la gendarmerie. Le chef d'escadron Benjamin Duval, commandant la compagnie de gendarmerie de Montmorillon, a procédé aux premières constatations. La cellule investigation de la gendarmerie de Poitiers est ensuite intervenue pour faire des prélèvements.
Mise à jour du lundi 3 mai :
Au lendemain de la découverte des faits, le principal du collège s'est adressé aux élèves et à leurs parents, via une lettre ouverte publiée sur le site internet de l'établissement.
Devant de tels agissements, la mission éducative que nous partageons avec les familles revêt plus que jamais tout son sens.
Il annonce également qu'un travail d'explications sera mené, en classe, par les professeurs d'histoire et éducation civique, sur la réalité historique des symboles utilisés, et, par là même, leur caractère intolérable.
Contactée, la présidente de l'Association des Parents d'Elèves Indépendante au Collège (APEIC), Régine Tribollet confirme que cette démarche pédagogique est déjà en cours d'organisation, puisque, dès ce matin, avant même l'accueil des élèves, le principal a réuni tous les professeurs d'histoire pour discuter de la manière d'aborder ces évènements.
Nous sommes très surpris que de tels faits se produisent à Chauvigny, se produisent au collège. Mais nous faisons toute confiance à l'équipe de l'établissement. S'il y avait eu le moindre doute sur la sécurité au collège, il y aurait un report de la rentrée.
Dans son communiqué, l'APEIC dénonce un acte inacceptable, "à quelques jours de la commémoration de la victoire du 8 mai 1945"et estime qu'à travers le principal : "c’est l’ensemble de notre communauté, élèves, parents, personnels ainsi que nos valeurs démocratiques qui sont attaquées."
Indignation générale
La communauté juive est particulièrement émue de voir de tels symboles souiller un lieu d'éducation.
Je ne sais pas quel mot employer, ils sont tous trop faibles, c’est tragique que l’on en soit encore là, on se demande comment lutter ? On sait qu’il y a une recrudescence... Cette résurgence de la haine de l’autre, dans le pays des droits de l'homme, ça fait mal
Les réactions n'avaient pas tardé dès samedi sur les réseaux sociaux avec, notamment le sénateur Alain Fouché qui n'avait pas de mot assez durs pour exprimer son indignation.
Élu Départemental présent ce matin au #Collège de #Chauvigny avec le Cmdt et le Lieutenant de Gendarmerie, je réagis vivement aux inscriptions nazies réalisées sur les murs et les menaces faites à l'encontre du Principal. Honteux, lâche et ignoble!! pic.twitter.com/Hn78GmMP0c
— Alain Fouché Sénateur Honoraire (@AlainFouche) May 1, 2021
Bénédicte Robert, rectrice de l'académie de Poitiers, apportait également dès samedi matin tout son soutien aux membres du collège.
Tout mon soutien à la communauté éducative du collège de Chauvigny et à son chef d'établissement.
— Bénédicte Robert (@BndicteRobert) May 1, 2021
Ces actes ne seront pas sans suite. #ValeursdelaRepublique https://t.co/grMglZOrBw
"J'ai averti le sous-préfet de Montmorillon et le président du département et je sais que cette affaire est remontée jusqu'au ministère de l'Éducation", déclarait ce samedi matin Gérard Herbert, le maire de Chauvigny. Ce samedi soir, Chantal Castelnot, Préfète de la Vienne, indiquait par voie de communiqué qu'"une plainte a été déposée au nom du collège mais aussi par le principal en son nom propre" et que "le collège ouvrira ses portes comme prévu lundi 3 mai".