Une vingtaine d'établissements du département participent au projet "Échecs et Maths" qui propose une approche ludique et concrète des mathématiques. C'est le cas de l'école de Mignaloux-Beauvoir.
Ah les mathématiques… Nombreux sont ceux qui gardent un souvenir douloureux de leur enseignement à l’école, teinté de calcul mental et de problèmes insolubles. Une perception qui pourrait changer : à l’école de Mignaloux-Beauvoir, on propose une approche plus ludique grâce aux échecs.
Une heure de jeu par semaine
Cette initiative, débutée il y a deux mois dans la Vienne et intitulée "Échecs et Maths", est suivie par une vingtaine d’écoles du département. Une heure par semaine les élèves sont amenés à développer leur sens logique et réfléchir à des problèmes de géométrie par une approche ludique et concrète.Et de la maternelle à la primaire, la méthode semble porter ses fruits et enthousiasmer les enfants. En tout cas plus qu’un cours traditionnel.
Il y a un groupe qui joue aux échecs sur un tableau et nous, de l’autre côté, on fait des propositions pour différentes situations, explique Lise, élève de CM2. Je trouve ça vraiment bien parce qu’on réfléchit tous ensembles et c’est plus amusant d’apprendre autrement plutôt qu’avec des calculs.
Vraies exigences pédagogiques
Au-delà de l’aspect distrayant, cette pédagogie répond à de vraies exigences de l’éducation nationale. Lancé en 2018, le « Plan Villani-Torossian » prévoit 21 mesures destinées à améliorer l’enseignement de cette matière, dont le recours à des jeux pour "créer ou restaurer le plaisir de faire des mathématiques".Ça leur permet de travailler sur la résolution de problèmes, sur le droit à l’erreur, mais également sur la verbalisation de ce qu’ils font, se félicite Bénédicte Robert, rectrice de l’académie de Poitiers. Et puis c’est une activité qui favorise la concentration, ce qui est une compétence essentielle pour la réussite tout au long de l’école élémentaire.
Changer la perception des mathématiques
Il est encore trop tôt pour constater l’efficacité de l’initiative sur l’apprentissage à long terme des mathématiques. Mais l’ambition reste intacte : rendre leur enseignement moins rédhibitoire.Dans le département, ce sont plus de 650 élèves qui participent à l’opération soutenue par la Fédération française des échecs. Pour que les maths ne riment plus avec échec.On essaie de changer cette mauvaise image des mathématiques où il n’y a que des nombres, que des chiffres et où les élèves sont un peu perdus, explique Pascale Guyon, professeure des écoles. Par le jeu, on essaie de dédramatiser tout ça.
Reportage de Louise Pezzoli, Stéphane Bourin et Caroline Lecocq :