Un mois après le meurtre d’une jeune femme de 29 ans, l’unité psychiatrique Jean-Baptiste Pussin de l’hôpital Henry Laborit, de Nieuil L’Espoir, nous a exceptionnellement ouvert ses portes pour mieux comprendre son fonctionnement.
Cela fait 41 ans que l'unité psychiatrique Jean-Baptiste Pussin est installée au cœur de la commune de Nieuil L'Espoir. Elle peut accueillir jusqu’à 38 personnes, des hommes et des femmes de tous âges atteints de troubles psychiatriques stabilisés.
"Ici, on avance !"
Le but de cette unité est d’aider les patients à construire un projet de vie et de leur réapprendre à être autonomes. Pour cela, de nombreuses activités sont proposées tous les jours, comme nous l’explique Nolwen qui s’apprête à quitter l’unité après quatre mois.
Nous faisons de la création thérapeutique, de la culinothérapie, de la gym douce… Ici, on est rassuré, aidé, on fait des thérapies pour nous aider psychologiquement aussi. Ici, on avance.
NolwenUne patiente
Cette unité est donc un lieu de transition entre l’hospitalisation et leur retour dans des familles d’accueil ou des maisons familiales. Tous les patients sont ici en « hospitalisation libre ». Ils peuvent aller et venir comme ils le souhaitent. Ils peuvent aller chercher leur pain, le journal ou de se balader à leur guise dans le village.
Pour Corinne Bonnet-Tanneur, cadre supérieure de santé, l’accompagnement des patients dans cette unité est primordiale.
Les personnes qui viennent dans ce service sont des personnes qui souffrent de troubles psychiatriques stabilisés. Une fois stabilisées, ces personnes ont besoin qu’on les accompagne pour élaborer avec eux un nouveau projet de vie et à trouver une alternative à cette hospitalisation, sous forme d’un hébergement, d’un travail ou d’une reprise de formation.
Corinne Bonnet-TanneurCadre supérieure de santé
Dans cette unité, les patients et le personnel vont travailler les projets de réinsertion. Entre l’évaluation des compétences, des ressources et la recherche des perspectives les plus adaptées, le processus de réinsertion de ces patients peut prendre plus ou moins de temps.
Un mois après le drame
Le 3 octobre dernier, ce centre a connu un drame sans précédent. Dans une des chambres de l’unité, une jeune femme de 29 ans a été retrouvée, étouffée dans son lit. Son meurtrier n'a toujours pas été arrêté.
Un mois après ce drame, le personnel et les patients apprennent à surmonter cet événement.
Depuis, un agent de sécurité est présent la nuit et un dispositif de fermeture des portes des chambres des patients depuis l’intérieur, a été mis en place.
L’équipe médicale, très soudée, a repris le travail et continue de faire avancer les projets.
Je ne ressens plus au quotidien la peur ou l’inquiétude, mais un questionnement qui perdure pour les patients comme pour l’équipe puisque cette enquête n’est pas terminée.
Corinne Bonnet-TanneurCadre supérieure de santé
À l'extérieur de l’établissement, l'enquête judiciaire continue, de nouvelles analyses scientifiques sont en cours.
VOIR le reportage de Marie-Noëlle Missud, Francis Tabuteau et Carine Grivet.