La Villedieu-du-Clain : la maire porte plainte contre un enfant de cinq ans, jugé trop violent à l'école

La maire de la Villedieu-du-Clain dans la Vienne a porté plainte contre un enfant de cinq ans en octobre dernier. L'élue explique que cette démarche vise à aider l'enfant et à protéger le personnel. La mère de famille, elle, parle d'une véritable injustice et d'une situation hallucinante.

En octobre dernier, la maire de La Villedieu-du-Clain, Isabelle Domont, est allée porter plainte à la gendarmerie contre un enfant scolarisé à l'école maternelle du village.

Une plainte pour venir en aide à l'enfant de 5 ans

Aujourd'hui, elle affirme qu'elle voulait protéger son personnel travaillant au sein de l'école mais aussi faire prendre conscience de l'urgence à apporter une aide à cet enfant dont le comportement agressif à l'école ne cessait de croître, affirme l'élue.

Déposer une plainte contre l'enfant pour moi c'était le seul moyen de dire qu'il fallait une aide, c'était aussi pour protéger mon personnel qui ne sait plus comment agir avec cet enfant. Ce n'est pas une plainte pour assassiner la famille ou leur faire du mal, c'est avant tout une plainte pour venir en aide à cet enfant.
Isabelle Domont, maire de la Villedieu-du-Clain

Le petit garçon, aujourd'hui âgé de cinq ans est scolarisé à l'école du village depuis trois ans mais "il avait des gestes violents envers le personnel, envers les enseignants et envers les enfants" et "il est devenu de plus en plus violent, il donne des coups, il crache, il tire les cheveux, il s'isole..." explique la maire de la Villedieu-du-Clain qui dit s'être sentie démunie et peu aidée. Elle avait déjà envoyé un courrier, resté sans suite, au département.


"Injuste et difficile à vivre"

Le petit garçon devait bénéficier de l'aide  d'une AVS depuis la rentrée mais une exclusion de trois semaines a été prononcée par le rectorat suite à de nouveaux problèmes de comportement dans l'établissement.
Pour la mère de famille, cette situation est injuste et difficile à vivre. Elle est mère de deux enfants et son aîné, autiste, est scolarisé à domicile. Elle ne cherche pas à cacher les troubles du comportement de son second fils, mais elle aimerait de l'aide alors qu'avec cette plainte, elle se sent encore plus stigmatisée. En octobre, elle n'avait pas été informée de la démarche de la mairie.

Si son but est vraiment d'aider mon enfant, je trouve que c'est quand même une manière extrême de le faire et pourquoi ne m'a-t-elle pas convoquée. Je trouve ça particulier de porter plainte contre un enfant de cinq ans... Je trouve ça abominable.
Elle dit qu'elle veut protéger son personnel, mais on parle de protéger le personnel contre un enfant de cinq ans, je trouve ça hallucinant même si il y a des faits de violence de sa part.

La mère de famille dit mener un"combat permanent" pour faire valoir les droits de ses enfants.

Ce n'est pas d'avoir des enfants différents, le plus dur à vivre c'est le combat permanent, les injustices. On est très peu aidé et stigmatisé. C'est épuisant.

Inscrit dans une autre école en janvier

Le rectorat de Poitiers explique avoir mis en place un suivi depuis 2018 avec un emploi du temps allégé. À la rentrée 2019, l'enfant a de nouveau été scolarisé à temps plein à l'école mais "les problèmes de comportement ont repris" indique les services du rectorat qui ont prononcé une mesure d'exclusion de trois semaines jusqu'aux vacances de Noël. Pendant cette période, il a "bénéficié du dispositif des Services d'assistance pédagogique à domicile (Sapad) de l'Éducation nationale". Pour les services de l'Éducation nationale, cette mesure d'exclusion visait à apaiser la situation et à laisser le temps nécessaire pour construire une nouvelle réponse face à l’évolution de la situation. A la rentrée de janvier, l'élève changera d'école et sera scolarisé, huit heures par semaine, dans une école primaire d'une commune voisine. Cet allégement du  temps scolaire est destiné à prendre en considération les besoins particuliers de l'enfant et de laisser le temps nécessaire aux soins. Sa mère indique qu'il est notamment suivi par un médecin spécialisé et une psychologue.
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