Pour les habitants, les entreprises et les élus de Châtellerault, la mise en service de la LGV en juillet prochain n'est pas une bonne nouvelle. Un aller-retour en moins vers Paris et un seul direct vers Bordeaux par exemple, la desserte SNCF suscite de nombreux mécontentements.
Les manifestations de protestation en gare de Châtellerault, réunissant usagers et élus, se sont multipliées avec un seul mot d'ordre : obtenir plus d'arrêt pour cette ville qui se sent abandonnée. Pour l'association "Châtellerault, notre gare notre avenir" qui est engagée dans un bras de fer avec la SNCF depuis de longs mois, le constat est amer.
"On a en face de nous une SNCF qui pour l'instant ne bouge pas. On voit bien que sa seule préoccupation c'est la desserte de Bordeaux et que finalement Châtellerault lui importe peu" constate Jean-Louis Moreau de l'association "Châtellerault, notre gare notre avenir".
Un sentiment partagé par de nombreux chefs d'entreprise du bassin Châtelleraudais où l'activité économique est en pleine reprise. Le secteur aéronautique est en pointe et chez Mecafi, fer de lance du secteur, les interrogations sont réelles.
"On sait que la proximité du train est très positive pour faire venir les salariés dont certains habitent à Tours, pour faire venir les clients ou les fournisseurs. Aujourd'hui avec une desserte de moins bonne qualité, globalement on y perd" remarque Sylvain Accorsini, le PDG de Mecafi.
Cette question de la diminution de la desserte SNCF fait aujourd'hui partie des débats majeurs dans le Châtelleraudais et occupe une place importante dans la campagne actuelle des législatives. La crainte de la perte d'attractivité par rapport à Tours, Poitiers et même Bordeaux est partagée par beaucoup.
Les réactions avec le reportage à Châtellerault d'Hugo Lemonier, Antoine Morel et Julien Fagot :