Guillaume Fumoleau n'en a pas cru ses yeux quand il est tombé, hier soir, sur un groupe de cigognes qui s'étaient posées dans un champ de Bourg-Archambault, à proximité de Montmorillon, dans la Vienne. Un événement rare même en période de migration.
Les cigognes ont repris leur voyage ce mercredi matin mais les habitants de Bourg-Archambault n'ont pas le souvenir d'une telle affluence pendant cette période de migration. "C'est la première fois que nous en voyons autant, explique Bernard Richefort, le maire de la commune.En général, nous apercevons 5 ou 6 cigognes mais pas davantage. C'est l'époque où elles repartent vers le sud pour aller vers la chaleur et elles sont souvent accompagnées par les grues."Du côté de la LPO, on n'est pas franchement surpris. Nicolas Gendre, qui est en charge du programme "cigognes" de la Ligue de Protection des Oiseaux à Rochefort (17) explique : "Nous avons observé parfois des vols de 300 à 400 individus pendant cette période de migration. Les cigognes profitent de la nuit pour se poser et se nourir."
Cet oiseau très particulier vole un peu comme un planeur -ou un parapente- en utilisant les courants d'air chaud ascendants pour se déplacer sans avoir à battre des ailes. La nuit, ces courants disparaissent et les cigognes en profitent pour se poser et... se reposer. Elles se nourrissent de vers de terre, de campagnols, mulots et autres rongeurs qui pullulent dans les champs. Lorsqu'elles se posent en Charente-Maritime, les cigognes ont l'habitude de se nourrir d'écrevisses de Louisiane.
"C'est un oiseau opportuniste", souligne Nicolas Gendre en rappelant que ces vols de cigognes proviennent de Belgique, d'Allemagne ou du nord de la France. Leur destination ? L'Afrique le plus souvent. La Mauritanie est ainsi l'un de leurs endroits préférés. Mais depuis plusieurs années on remarque que de nombreuses cigognes ne dépassent pas l'Espagne. 1500 d'entre elles restent même sur le territoire français. Un comportement sans doute lié au réchauffement climatique.