Les trois mois de fermeture imposés par la crise sanitaire ont certes mis à mal les finances des structures culturelles. Mais la reprise tant espérée révèle des disparités liées à la taille des différents musées.
Les gros établissements ont su s’adapter pour mettre en œuvre le protocole sanitaire, et reprendre leur activité même à minima. Mais les petits musées n’ont pas tous cette capacité à rebondir. Ils se retrouvent souvent pénalisés par leurs effectifs limités et des moyens restreints.
Dans le Loudunais, le musée du jardinage de Ternay (Vienne) illustre bien cette problématique. Patrick Lemaire, son fondateur, en est à la fois le propriétaire, le jardinier et le guide.
Loudun s’est pourtant offert une campagne d’affichage jusque dans le métro parisien, "mais il y a tellement de choses à voir dans toute la France."Les masques, le gel, tout est en place pour accueillir les visiteurs, mais cette année, ils tardent à se manifester. "Moi j’ai un programme de deux heures de visite dont les gens repartent toujours très contents. Mais pour ça il faut qu’ils viennent. Il faudrait que les touristes osent s’aventurer dans nos petits sites. Croyez-moi, ils ne seront pas déçus. C’est toujours très intéressant, et très instructif".Le temps de tout remettre en état pour faire repartir la petite machine, pour quelqu'un tout seul comme moi, c’est déjà beaucoup de boulot. Du coup j'ai manqué de temps pour faire de la publicité.
Non loin de là, à Loudun, le musée Renaudot, lui, ne souffre pas d’un manque de notoriété. C’est même tout le contraire. « Il y a des visiteurs, c’est pas le problème ».
En temps normal, le musée Renaudot est ouvert tous les après-midi (sauf le lundi), en visite libre ou guidée. "Mais cette année, le Covid a tout bouleversé".Pour les touristes qui découvrent Loudun, on les oriente vers d’autres sites plus accessibles. Mais certaines personnes ont fait le trajet spécialement pour le musée Renaudot. Et on a beau leur expliquer qu’on ne fait qu’appliquer le protocole sanitaire, celles-là repartent souvent mécontentes. On espère juste qu’à l’occasion d’un prochain déplacement à Loudun, ils n’hésiteront pas à revenir pousser notre porte.