Les premiers tests réalisés en France dans le cadre de l'enquête ouverte après le scandale Volkswagen montrent que des Renault Diesel dépassent les normes de pollution mais n'ont pas de logiciel de fraude, ce qui n'a pas empêché l'action de perdre 10% à la Bourse de Paris.
L'annonce de perquisitions menées par la répression des fraudes dans plusieurs sites du constructeur français a fait dégringoler le titre Renault de 20% en tout juste une heure à la Bourse de Paris, faisant perdre plus de 4 milliards d'euros de capitalisation au 2è constructeur français.Les perquisitions, révélées par la CGT et visant le siège social, le Centre technique de Lardy et le Technocentre de Guyancourt, ont été menées la semaine dernière par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a précisé que ses services ont procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur" chez plusieurs constructeurs, dont Renault.
Commission mise en place par le gouvernement
Ces perquisitions ne sont pas directement liées, a souligné la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, à l'enquête menée par une commission technique indépendante mise en place par le gouvernement français, et chargée de vérifier que les constructeurs n'ont pas équipé leurs véhicules de logiciels équivalents à ceux de Volkswagen.Les premières conclusions rendues par cette commission, présentées jeudi à la presse par Ségolène Royal, ont montré un "dépassement de normes" pour le CO2 et les oxydes d'azote chez Renault et "plusieurs" marques étrangères, qu'elle n'a pas voulu nommer. En revanche, il n'y a "pas de logiciel de fraude" qui ait été détecté chez les constructeurs autres que Volkswagen, dont Renault.
Les investigations vont continuer
Ces conclusions sont "encore provisoires", puisque le laboratoire Utac-Ceram, missionné par la commission, a testé depuis octobre, dans cette première phase, 22 voitures, de huit marques différentes : Renault, PSA, Volkswagen, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW.Renault a confirmé être prêt à échanger avec les membres de la Commission dès sa prochaine réunion. De même, les autres constructeurs seront invités. Après le scandale Volkswagen, Renault a annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle.
Le numéro deux automobile mondial Volkswagen avait équipé 11 millions de véhicules diesel dans le monde d'un logiciel spécifique pour déjouer les normes antipollution, mais se défend de tout "mensonge" dans cette affaire.