"Le clan Karabatic fait face", un entretien exclusif à découvrir dans Paris-Match

Nikola Karabatic, mis en examen dans l'affaire des soupçons de match truqué, sort de son silence dans Paris-Match à paraître jeudi. Il dénonce "l'acharnement" dont il est l'objet et avoue vivre un "vrai cauchemar".


Le magazine Paris-Match a été reçu le 6 octobre par le "clan Karabatic", Nikola, son frère Luka, leurs compagnes, tous les trois également mis en examen, et leur mère Lala dans la maison familiale de Castelnau-le-Lez, près de Montpellier dans l'Hérault, où ils vivent en reclus depuis une semaine.

"On est sonnés! On ne comprend pas l'acharnement dont on est l'objet. C'est un vrai cauchemar!", explique Nikola, la grande star du handball français, lors de l'iInterview à Florence Saugues.
Il revient sur les circonstances dans lesquels lui et son frère ont été interpellés le 30 septembre à Paris, dès la fin d'un match opposant leur club de Montpellier au PSG, sous les regards scrutateurs des caméras.
"J'étais sous le choc", raconte-t-il. "Quelqu'un est venu me dire que je partais en garde à vue. J'ai eu le temps de prendre une douche et on m'a mis dans un vestiaire à part. Ensuite, quand je suis sorti du stade, il y avait sur le trottoir des centaines de journalistes présents, des cameramans, des photographes, bien plus que pour notre retour des JO de Londres."

"C'est comme si on allait au bûcher. Tous les regards étaient tournés vers nous, les Karabatic, comme si nous étions les hommes à abattre", ajoute Luka.
Ils font partie des 13 personnes, dont 5 autres joueurs ou ex-joueurs de Montpellier, à avoir été mises en examen pour "escroquerie par manoeuvre frauduleuse" aux dépens de la Française des Jeux, en lien avec des paris sportifs portant sur la rencontre du 12 mai entre Cesson-Sévigné et leur club.

L'accusation de tricherie révolte Nikola. "C'est blessant ! C'est humiliant ! C'est pire que tout".

Luka a admis devant le juge avoir parié, contrairement à Nikola. Mais l'un et l'autre nient farouchement toute volonté de truquer le match.
"J'ai dit la vérité devant le juge. J'assume tout ce que j'ai fait. Et je suis prêt à payer pour ce que j'ai commis, explique Luka. Mais ce qui me fait le plus
mal, c'est qu'on m'accuse d'avoir triché. C'est injuste ! Et ça me révolte !"
"C'est une connerie. Mais je ne mérite pas d'arrêter ma carrière, de ne plus pratiquer mon sport, ajoute-t-il. J'aimerais retrouver le terrain le plus vite possible, pour garder la tête haute."

L'un et l'autre sont de fait au "chômage technique" puisque leur remise en liberté a été assortie d'une mesure de contrôle judiciaire les empêchant de rencontrer l'encadrement du club et les autres protagonistes du dossier.

L'accusation de tricherie révolte Nikola. "C'est blessant ! C'est humiliant ! C'est pire que tout. Je n'ai pas de mots pour expliquer la douleur que je ressens.
Tricher n'est pas concevable pour nous, jure-t-il. Ce ne sont pas les valeurs qui nous ont été inculquées. Ce n'est pas notre conception du handball."
Lui aussi dit n'avoir qu'un souhait: "Retrouver les parquets le plus vite possible".

Les avocats de Nikola Karabatic nient tout changement de stratégie de sa part

L'un des avocats de Nikola Karabatic, mis en examen dans l'affaire des soupçons de match de handball truqué, nie que le joueur ait changé de stratégie face à la justice, dans une interview pour Paris-Match à paraître jeudi.

Un autre avocat de Karabatic, Me Eric Dupond-Moretti, avait laissé entendre, au lendemain de leur interpellation le 30 septembre, que Nikola et son frère Luka avaient parié sur le match présumé truqué du 12 mai entre leur club de Montpellier et Cesson, mais qu'ils réfutaient toute tricherie.
"Ils ont parié, c'est une infraction sportive, pas une infraction pénale", avait déclaré Me Dupont-Moretti. "Le match truqué, ça se démontre, c'est le procureur qui doit le démontrer, ces hommes démentent de la façon la plus farouche avoir truqué ce match, ce ne sont pas des tricheurs, le match n'a pas
été truqué", avait-il ajouté.

Le lendemain, lors de leur comparution devant le juge, Luka a reconnu avoir parié, tandis que Nikola l'a nié. Ceci a été perçu comme un revirement de la part de ce dernier.
Interrogé par Paris-Match, Me Jean-Robert Phung, qui représente également les deux frères, le réfute. "Nikola Karabatic n'en a jamais changé (de stratégie)!", assure-t-il.
"Quand Eric Dupond-Moretti déclare que les joueurs seraient sur la position +oui, on a parié, mais on n'a pas triché+, il désignait les joueurs dans leur globalité", argumente-t-il. "Nikola s'est exprimé une seule fois. C'était devant le juge et il a nié avoir parié."
Les Karabatic font partie des treize personnes, dont cinq autres joueurs ou ex-joueurs de Montpellier, à avoir été mises en examen pour "escroquerie par manoeuvre frauduleuse" aux dépens de la Française des Jeux.
Ils sortent de leur silence médiatique dans un entretien avec Paris-Match jeudi, dans lequel Nikola dénonce notamment "l'acharnement" dont il est l'objet et avoue vivre un "vrai cauchemar".

L'agent des frères Karabatic parle sur France Inter

Selon leur agent, Ong Bhakti, Nikola et Luka vivent reclus dans leur maison près de Montpellier.

Ils souffrent de la situation, ne reçoivent que très peu d'amis. Seuls, les soutiens postés sur leur site sont autant de réconfort.
"Nikola, Luka et toute la famille Karabatic ont été très touchés" par cette affaire, confie à Radio France Ong Bhakti, l'agent de Nikola Karabatic. "Ils sont empêchés de travailler, ils ne peuvent voir aucun de leurs amis du club. Ils vivent les choses un petit peu par procuration. Leur souhait, c'est de rejouer au plus vite au handball, c'est ce qui guide leur vie".
Ils n'ont pas apprécié être assimilés à des "voyous, des chefs de bande mafieux arrêtés en grande pompe". Il conclut : "tout le monde sait que ce ne sont pas des voyous".

Reportage d'Olivier Poujade pour France Inter

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