Multiplications des braquages, hausses des prix, marché parallèle, les buralistes en congrès fédéral à Toulouse n'en peuvent plus et poussent un cri d'alarme.
Le président de la Confédération nationale des buralistes, Pascal Montredon, a poussé à Toulouse un cri d'alarme contre les hausses successives du prix du tabac qui, selon lui, étranglent la profession et encouragent de plus en plus les braquages.
"Derrière les hausses de prix, il y a une augmentation sensible de l'insécurité et des braquages", dont sont victimes les 27.000 buralistes français, a déclaré M. Montredon. "Les cambriolages, les braquages sont de plus en plus violents et de plus en plus dangereux", avec des malfaiteurs qui attendent les buralistes à l'ouverture ou à la fermeture de leur commerce et n'hésitent pas à menacer leur famille, a-t-il ajouté. Ils ne se contentent plus de partir avec les fonds de caisse, mais "visent carrément les stocks de tabac", a-t-il noté.
Les statistiques de la mutuelle des assurances de la profession font état d'une hausse de 15 à 18% des cambriolages et attaques à main armée contre des buralistes en France, entre 2011 et 2012, selon M. Montredon. Rien qu'à Toulouse, douze braquages "très violents" ont été enregistrés depuis octobre 2012, date de la dernière augmentation du prix du
paquet de cigarettes, a déclaré Gérard Vidal, président des buralistes de Midi-Pyrénées. "Ce n'est plus la voiture bélier qu'on vous met la nuit. On vous attend à l'ouverture du tabac", a-t-il dit. Lors du dernier braquage, un client âgé a été pris en otage et a subi un malaise cardiaque, a-t-il rapporté.
"Ce n'est pas parce que les prix augmentent qu'il n'y a plus de tabagisme", a ajouté M. Montredon. Car les ventes illégales "explosent" sur les marchés parallèles et représentent désormais 21% des ventes totales, a-t-il affirmé. "J'ai l'impression que tout est mis en place pour faire disparaître le réseau de buralistes", alors que la profession a perdu 6.000 commerces depuis 2004, a-t-il précisé. "Nous en avons ras-le-bol", a-t-il dit. Il a pressé le gouvernement de ne pas appliquer la nouvelle hausse prévue le 1er juillet.
Le paquet de la cigarette la plus vendue coûte 6,60 euros. La profession a lancé une pétition auprès de ses clients, fumeurs comme non fumeurs. Elle réclame, à l'échelle européenne, l'harmonisation des prix du tabac, la limitation des ventes à des circuits officiels, l'interdiction de la commercialisation sur internet et la limitation du transport du tabac par les particuliers.