Une foule compacte marche silencieusement à Toulouse, au nom de la République, pour dire "Non au terrorisme". Plus de 3000 personnes étaient présentes.
La marche a démarré comme prévu à 10h30 de Saint-Etienne et la foule, silencieuse, marche en direction du Square Charles de Gaulle où un hommage présidentiel sera rendu aux familles des 7 victimes de Mohamed Merah, 3 militaires, 3 enfants, un professeur. Toulouse veut également rendre hommage au calvaire subi par Loïc Liber, parachutiste à Montauban désormais tétraplégique, et par Bryan Bijaoui, élève d'Ozar Hatorah, tous deux grièvement blessés par le tueur.
De tous horizons, de toutes origines, de toutes confessions, de tous partis politiques, le cortège symbolise la République unie pour "ne jamais oublier et dire NON au terrorisme".
En tête des marcheurs figuraient des membres des familles des victimes, celles des parachutistes Abel Chennouf et Imad Ibn Ziaten, Samuel Sandler, père et grand-père de plusieurs des victimes juives du tueur au scooter. Etaient également présents des représentants des communautés juives comme le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim ou la présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) de Midi-Pyrénées Nicole Yardeni de même que de nombreux représentants de la communauté musulmane, tel l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi, fervent pourfendeur
de l'intégrisme musulman, l'écrivain Marek Halter ou l'ancien maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc...
Le Président de la République salue les familles des victimes et les représentants des différentes confessions religieuses à son arrivée au Donjon du Capitole.
Pierre Cohen a remercié les personnes si nombreuses venues se rassembler autour de la République. Il a ensuite égrené les sept noms des sept victimes du tueur au scooter. "Ils ont été fauchés de sang froid dans un acte odieux de barbarie", a-t-il souligné. Le maire n'oublie pas le militaire et l'élève d'Ozar Hatorah grièvement blessés par ces attentats. Il a évoqué les valeurs de la fraternité, de la solidarité, de la laïcité et du vivre-ensemble. "Toulouse, c'est cette ville heureuse, conviviale qui s'est enrichit des différentes migrations..." a répété Pierre Cohen en évoquant les quartiers des Minimes, du Mirail ou de Saint-Cyprien.
Puis la parole est donné aux enfants qui lisent un poème à tour de rôle. Sept enfants, âgés de 10 à 11 ans, membre du Conseil Municipal des Enfants et donc engagés dans la vie citoyenne lisent un poème "If" de Rudyard Kipling. Ces 7 enfants symbolisent les 7 disparus des attentats de Toulouse et Montauban. Ce poème évoque la paix.
Des applaudissements résonnent Square Charles de Gaulle.
François Hollande prend ensuite la parole
Après un vibrant hommage aux 9 victimes, morts, blessés ou handicapés, des actes de Merah, il promet aux familles que les zones d'ombre seront levées.
"Nous devons savoir qui a financé les voyages de Merah... Les pouvoirs publics apporteront toute leur aide à l'instruction afin de connaître la vérité". "La relation entre la justice et la police sera simplifiée". Le chef de l'Etat et des Armées a évoqué la restructuration et l'évolution des services de renseignements. Il a insisté : "Nous devons tout savoir des éventuels dysfonctionnements" qui se sont produits avant l'arrestation de Merah. La lutte contre le cyber-terrorisme fait également partie des priorités.
François Hollande a défendu la laïcité à travers le respect des différents cultes.
Puis il a élargit son discours aux menaces terroristes à l'étranger en rappelant l'engagement "courageux" de la France au Mali. Il a rendu hommage au 5ème soldat français tombé hier au Mali. "Il faut éradiquer ce mal terrible qu'est le terrorisme" et il a appelé à l'unité de la Nation toute entière.
Après les discours et les lectures de poème, la Marseillaise a retenti.
Un gigantesque Magnolia de 3 ou 4 mètres de haut a été symboliquement planté par François Hollande et Pierre Cohen dans les jardins du Square Charles de Gaulle. Cet arbre représente la dignité et la force.
Puis, une minute de silence a été respectée après que les 7 noms des victimes aient été prononcés.