À Manduel (Gard), le festival des maestros de plata a fait se rencontrer Frédéric Léal, un banderillero dont la muleta n'a rien à envier à celle de quelques matadors, et Presumido, un bon novillo des frères Gallon.
Les voyageurs qui viennent de Perpignan, Béziers ou Montpellier et se dirigent vers Paris le savent bien: à Manduel tout change. C'est ici, dans cette petite gare au nord-est de Nîmes que le TGV devient vraiment lui-même. Jusqu'ici, il roulait pépère, et brusquement, en sortant de Manduel, il fonce à près de 300 à l'heure !
Il y avait, ce dimanche matin autour des arènes de Manduel, des platanes de carte postale. De ceux qui savent choisir leur moment pour laisser tomber, l'une après l'autre, leurs feuilles sèches sur la piste. Il y avait Román Pérez, Denis Loré, Paquito Leal et Marco Leal qui ont joué le rôle de picador. Il y avait Morenito d'Arles, Maxime et Gabin Rehabi qui avaient pris la muleta et l'épée et chosissaient, dans le callejón ou sur les gradins, tel ou tel professionnel pour poser les banderilles.
Il y avait surtout Frédéric Leal, membre de la vaste famille taurine arlésienne. À l'heure de la messe (et au moment précis où commençait sur France 3 le reportage sur Manzanares dans "Signes du toro"), Frédéric a toréé comme il sait le faire: sans frime, sans faute, sans oublier surtout de mettre en valeur le toro.
Il s'appelait Presumido, le toro. Il s'appelle d'ailleurs toujours Presumido. Car il a été gracié.
Sur la video: quelques passages de la faena de Frédéric et quelques mots de Michel Gallon, l'éleveur de Presumido.