Trois ans de calvaire pour les quatre otages français et leurs proches

La libération mardi des quatre otages français enlevés à Arlit au Niger en septembre 2010 met un terme à trois années de calvaire pour ces quatre salariés d'Areva et Vinci et pour leurs familles qui n'ont cessé de se battre pour obtenir leur libération. Retour sur ces 36 mois de détention...

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C'était le 16 septembre 2010... Thierry Dol, Pierre Legrand, Marc Féret, le Lotois Daniel Larribe et son épouse Françoise, ainsi qu'un Togolais et un Malgache, sont enlevés par Al Qaïda Maghreb Islamique (Aqmi) à Arlit au Niger, sur un site d'extraction d'uranium où ils travaillent pour Areva et Satom (groupe Vinci). Avant même la communication de toute revendication, l’enquête s’oriente rapidement vers la piste d’Aqmi. Le convoi des ravisseurs est repéré aux confins du désert malien.
S'ensuit trois années de négociations, d'attentes, d'angoisses, de preuves de vie, d'espoir...



Le 22 septembre, Aqmi revendique l'enlèvement. Le 21 janvier 2011, Oussama Ben Laden lie la libération des otages français au retrait des forces françaises en Afghanistan. Il prévient que les positions du président Sarkozy «coûteront cher».
Un mois plus tard, la Française Françoise Larribe, malade, ainsi les otages Togolais et Malgache sont libérés en «territoire nigérien».
En mars 2011, les ravisseurs réclament «au moins 90 millions d'euros» pour la libération des quatre Français, demande rejetée par la France.
Pendant de longs mois, les familles des otages, obéissant aux consignes que leur donne le Quai d'Orsay, restent dans l'ombre et s'expriment peu. 
Mais en mars 2013, elles brisent ce silence. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, les reçoit et tente de les rassurer mais les familles n'en peuvent plus. Elles appellent à un rassemblement afin d’exiger la libération de leurs proches. La famille de Pierre Legrand porte même plainte auprès de la justice pour obtenir des informations et dénoncer de possibles manquements à la sécurité d'Areva et d'une filiale de Vinci, employeurs des otages.
De nouvelles preuves de vie des otages sont produites. Et en septembre 2013, les proches se mobilisent pour marquer les trois ans de détention. 
Jusqu'à ce 29 octobre 2013 où la libération des quatre hommes est annoncée. Joie, soulagement... Et beaucoup de questions qui demeurent. 
A ce jour, la France dément tout assaut et toute rançon." Il y a eu une initiative prise par les réseaux du président nigérien Mahamadou Issoufou qui a permis une libération sans heurts", a indiqué le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. 
Mardi soir, les quatre otages sont apparus amaigris à l'aéroport de Niamey (Niger) mais leur état de santé semble correct. 
En compagnie des deux ministres des Affaires étrangères et de la défense, ils ont embarqué mercredi matin dans un avion de la République Française pour Paris, où ils seront reçus en fin de matinée par le président François Hollande. 



En France, de très nombreuses réactions


La mère de Pierre Legrand, 28 ans, le plus jeune des ex-otages :

On attend maintenant de les voir, leur parler, les toucher...


Brigitte Laur , la tante de Pierre Legrand : 

On a tellement attendu qu'on avait du mal à y croire.





Françoise Larribe, épouse de Daniel Larribe :

C'est une vague émotionnelle, un tsunami". Je n'ai jamais
perdu l'espoir, même s'il y a eu des moments d'abattement, de peur, d'angoisse.





Alain Legrand, père de Pierre Legrand :

Je suis très heureux de la libération, j'ai du mal à réaliser. Mais j'aimerais savoir pourquoi, pourquoi il a été enlevé, pourquoi il n'y avait pas de sécurité. Je veux qu'on m'explique pourquoi ça a duré plus de trois ans.







Le chef d'Etat nigérien Mahamadou Issoufou :

Depuis l'enlèvement des otages il y a trois ans, le Niger s'est employé aux conditions de leur libération. Aujourd'hui, c'est chose faite. On s'en félicite. Cette libération s'est faite en collaboration avec le président français François Hollande.








Claude Larribe, le frère de Daniel Larribe :

On est super heureux, on ne s'y attendait plus... On pensait qu'on allait passer encore un Noël à attendre






Les quatre otages d'Arlit
Thierry Dol : 32 ans, originaire du François, en Martinique et installé en métropole, est ingénieur travaux chez Vinci constructions. Issu d'un milieu modeste, il est fils unique. Il devait rentrer s'installer en région parisienne quand il a été enlevé, sa mission en Afrique de l'Ouest étant sur le point de s'achever. Dans une vidéo enregistrée le 27 juin dernier, il déclarait "souffrir d'une maladie cardiaque qui nécessite l'accès à la médecine". Ses parents habitent la commune du François, en Martinique.
Marc Féret : 46 ans, né à Aix-en-Provence. Durant son enfance et son adolescence, il a vécu une quinzaine d'années avec ses parents en Afrique où son père travaillait pour Areva dans des mines au Gabon et au Congo. Il a ensuite fait des étude d'électromécanicien en France avant de partir travailler pour Vinci, à Madagascar et au Seychelles. Marié à une Malgache, il est père de deux garçons, l'un de 13 ans et l'autre de trois ans qu'il n'a pas connu. Au moment de son enlèvement, il était employé chez Sogea-Satom (filiale de Vinci, sous-traitant du groupe nucléaire français Areva)
sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit. Sa mère et sa soeur, Christine Cauhapé, très active dans son comité de soutien, vivent à Velaux (Bouches-du-Rhône).
Daniel Larribe : 62 ans, originaire de Saint-Céré (Lot). Grand habitué du continent africain depuis trente ans, il a travaillé pendant huit ans comme ingénieur au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) d'Orléans avant d'être employé par Areva. Son épouse Françoise Larribe, enlevée avec les quatre Français en même temps qu'un Togolais et un Malgache, avait été libérée le 24 février 2011 alors
qu'elle était malade. Elle habite actuellement à Mialet (Gard) et sa fille Maud étudie à Marseille. Leur autre fille vit à Alès (Gard). Mme Larribe avait réclamé en mai aux autorités "des résultats" en lançant : "On approche des 1.000 jours de détention maintenant, ça suffit".
Pierre Legrand : Agé de 28 ans, il est originaire de Couffé (Loire-Atlantique). Il a fait ses études dans un lycée nantais puis un BTS en alternance entre la Vendée et la région parisienne. Avec sa fiancée Marion Bondu, rencontrée lorsqu'ils étaient tous deux lycéens à Nantes, ils ont vécu d'abord en Vendée, puis en région parisienne. Pierre Legrand travaillait pour une filiale de Vinci lorsqu'il a opté, au sein de cette entreprise, pour un VIE (Volontariat international en entreprise). C'est dans ce cadre qu'il est parti pour Imouraren (Niger), où se trouve une mine d'uranium d'Areva. C'est à Arlit, à 80 km de là, alors qu'il était en route pour passer des vacances en France, qu'il a été enlevé. 
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