C'est en lisant un texte du maestro Paco Ojeda, intitulé "la fragua" (la forge), que le jeune matador français Juan Leal a eu l'idée de créer un concours d'apprentis toreros qui se déroulera début mars à Samadet, sa plaza fétiche, son "Talisman".
Juan Leal et sa forge
En 2001 au Japon, ils étaient 253 apprentis-forgerons de sabres. Au pays du soleil levant, pour forger une lame de plus de 15 cm, il faut posséder une licence remise par le ministère nippon de l’éducation au bout de cinq ans d’apprentissage chez un Maître.
En tauromachie, les Maestros, en quête de redorer leurs blasons, accumulent les rendez-vous de toreo de salon, les journées au campo, les visites de ganaderias et tientas pour aficionados tirés au sort. Rares sont ceux qui aident de jeunes apprentis, futurs concurrents. Ou pas. Beaucoup de vedettes seront parties quand les autres arriveront. Ou pas là-aussi…
En créant ce « certamen », ce concours de toreritos débutants, les 8 et 9 Mars 2014 dans les arènes de Samadet, Juan Leal fait preuve de vertus humaines rares dans ce milieu, être fidèle et généreux. A l’aube de sa carrière et dans « ce panier de crabes » qu’augmente la crise et où chacun ne pense qu’à lui et à ses contrats « pousse-toi d’ici que je m’y mette », Juan Leal aurait très bien pu ne rien faire.
A l’inverse, en s’engageant, sans nul besoin pour lui et ayant d’autres chats à fouetter, Leal qui veut dire loyal en langue de Molière,prouve sa fidélité. A sa passion, à la plaza qui l’a fait dauphin de France et aux petits princes à qui il aura donné la chance d’être un jour rois.
Le matador américain John Fulton dédia un jour l’un de ses toros à l’ambassadeur US en Espagne. Le brindis tint en trois mots : « Just do it ». Juste le faire…
zoc.