Restructuration d'EADS : un cabinet d'experts remet en cause les arguments de la direction

Le cabinet d'experts Syndex remet en cause les arguments de la direction d'EADS concernant la restructuration de la branche espace et défense. Pour lui, EADS a un discours alarmiste injustifié puisque le groupe est rentable. 

Des arguments démentis par les faits

Les arguments avancés par la direction d'EADS pour justifier la suppression de 5800 postes en Europe ne seraient pas valables. C'est en tout cas la conclusion du cabinets d'expertise Syndex mandaté par les représentants des salariés. Syndex estime dans un rapport publié vendredi 20 décembre que les faits démentent lesdits arguments. 
Le géant européen de l'aéronautique a annoncé le 9 décembre ces suppressions de postes dans ses activités Défense et Espace en Europe, pour renforcer sa compétitivité, selon lui. En France, environ 1.700 postes doivent être touchés.
Mais pour le cabinet Syndex, l'argumentaire d'EADS pour justifier son plan, comme le fait de dire qu'il faut adapter la stratégie ou que
les suppressions de postes sont indispensables, est "largement démenti par les faits".

Rentabilité

"Les priorités 2013 du groupe sont orientées vers l'accélération des performances", écrit Syndex dans son rapport d'analyse, notant que le "leitmotiv" du président du groupe, Tom Enders, est de "transformer EADS en une entreprise normale... c'est-à-dire centrée sur la rentabilité".
Pour Syndex, les objectifs sont "désormais orientés vers la performance à court terme" et la "communication du groupe est uniquement centrée sur la notion de profitabilité" avec l'objectif d'atteindre un résultat d'exploitation de 10% dès 2015, "argumentaire pour le moins réducteur".
Le cabinet note également qu'EADS prévoit "5.800 suppressions d'emploi dans un groupe rentable", jugeant que "l'effet recherché est politique (choc) et de l'ordre du symbole, plus qu'économique".

Alarmiste

Pour Syndex, EADS a un "discours alarmiste et forçant le trait" alors qu'"il n'y a pas péril en la demeure", notamment "quand on est le
premier avionneur mondial" et que "trois Etats sont présents au capital".
EADS emploie 144.000 personnes dans le monde, dont environ 54.000 en France et 50.000 en Allemagne.
Vendredi 20 décembre, les salariés d'Astrium à Toulouse ont massivement manifesté leur opposition à ce plan de restructuration.