Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, a appelé mardi les pro et anti-ours à se remettre prochainement autour de la table pour discuter à la fois de l'avenir de cette espèce protégée et de celle du pastoralisme dans le massif.
"L'objectif du gouvernement est à la fois d 'assurer la préservation de l'ours et de maintenir l'activité pastorale indispensable dans ces territoires", a affirmé
le ministre en répondant à une réponse de Jeanine Dubié (PRG) à l'Assemblée nationale qui l'interrogeait sur d'éventuelles nouvelles réintroductions préconisées par un rapport non encore publié.
Le rapport du muséum va bientôt être publié
Le rapport sur l'ours commandé en mai dernier au Muséum national d'histoire naturelle de Paris doit être rendu public d'ici quelques jours,
a confirmé le ministre.
Si le rapport du Muséum "donne des informations sur le plan de la biologie de l'espèce, je souhaite que d'autres éléments de nature socio-économique soient pris en compte qui garantiront la pérennité et le développement du pastoralisme, auquel je reste particulièrement attaché", a-t-il dit.
Le rapport sera rendu public lors du lancement des travaux sur la future stratégie pyrénéenne de la biodiversité: "le préfet produira l'expertise du Muséum national d'histoire naturelle" à cette occasion, a informé le ministre.
Le plan sur la biodiversité dans les Pyrénées "comprendra un volet ours"
C'est ce qu'a précisé Philippe Martin. "Ce volet sera établi au cours de 2014 dans la plus grande concertation avec les associations environnementales
et également les éleveurs", a-t-il ajouté. "Il est souhaitable que tous les acteurs concernés se remettent au tour de la table" à l'occasion de l'élaboration de cette stratégie, a déclaré le ministre
Le rapport préconise la réintroduction de 6 femelles
Le rapport juge que l'état de conservation de l'ours, une espèce protégée, n'est pas bon et préconise de lâcher plusieurs femelles dans le massif.
Les ours ne subsistent plus en France que dans les Pyrénées où ils menaçaient de totalement disparaître dans les années 90. Avec les lâchers
commencés en 1996, ils sont aujourd'hui 22 ou un peu plus.
Les derniers lâchers d'ours, qui remontent à 2005 et 2006, avaient suscité une forte mobilisation des opposants qui accusent l'animal de fragiliser encore davantage le pastoralisme de montagne, à cause notamment des dégâts causés aux troupeaux.
Vidéo : la question de Jeanine Dubié à Philippe Martin à l'Assemblée Nationale