Corpus Christi : José Tomás en sa légende

Le torero réapparaissait ce jeudi soir à Grenade pour la corrida du Corpus. La routine : il a pris un coup de corne, il est allé à l'infirmerie et a coupé trois oreilles, Dans l'ordre.

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11000 personnes l'ont vu mort. La corrida s'ennuyait depuis quatre toros. Quatre petits animaux sans force ni race. Le cinquième, un Victoriano del Rio, costaud et compliqué, a foncé cinq fois dans la cape de José Tomás.  Cinq véroniques lourdes et lentes, cinq fois la croix traînée vers le calvaire. La nuit était tombée. Sur les gradins, les mille lucioles des smartphones donnaient à la scène un décor étrange. A la muleta, José Tomás l'attendit plein centre. Cinq passes données pieds joints, regard sur le sable et poignet d'osier. La faena qui suit est une merveille : plus le toro affirme la brusquerie et le désordre de ses charges, plus le torero expose calme et relâchement. Ceux qui ont déjà vu José Tomás comprennent ce qu'on veut dire. Les autres n'ont qu'à aller à León ce dimanche.  Si José Tomás y vient. Ce qui, à l'heure où nous écrivons ces lignes, n'est pas acquis. Car à la fin de la faena, après une sublime série de naturelles, il tourna le dos a l'animal et se mit en chemin, très lentement vers la barrière.  Le toro fonça. L'arène ne fut qu'un hurlement. Les peones se précipitèrent. Le toro frappa deux fois et projeta le torero : il vola longuement sur les cornes, puis on crut voir un pantin désarticulé qui gisait sur le sable.
On le crut mort.  On se signait en pleurant.
Finito de Córdoba prit l'épée pour tuer le toro. Sans y parvenir : il pinchait. Au milieu de ce désordre, soudain, l'on vit José Tomas sortir de l'infirmerie et retourner en piste. L'arène fut prise d'un délire indescriptible.
Ce n'est pas très règlementaire, mais José Tomas reprit l'épée et la planta jusqu'à la garde. Deux oreilles.
Puis la nuit, ouverte, pour rabâcher tout ça...




Arènes de Granada. Première corrida de la Féria du Corpus. plein. Toros de Domingo Hernández - Victoriano del Río, (1º, 5º y 6º). Un sobrero de Juan Pedro Domecq (2º), bien présentés et de jeu varié. Meilleurs les trois premiers.
Finito de Córdoba, silence avec avis et silence;
José Tomás, oreille et deux oreilles;
Rafael Cerro, oreille et oreille


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