Quid de la réunion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées ? Cet après-midi devant les sénateurs, le Premier Ministre penche pour un découpage à 13 régions favorable à la fusion des deux régions sudistes.
Une France à 22, 15, 13 ou même 12 régions ?
Manuel Valls a plaidé mardi pour un renforcement de tous les territoires et une carte administrative qui tienne compte des "spécificités locales", en présentant au Sénat la réforme territoriale au Sénat, repassé à droite et qu'il a appelé à jouer son rôle de législateur.
Le premier texte sur la réforme territoriale, qui concerne essentiellement la carte des régions, avait été retoqué en première lecture
au Sénat avant le renouvellement sénatorial de septembre. La majorité y était alors de gauche. L'Assemblée nationale s'était ensuite prononcée pour une France métropolitaine de 13 régions.
La carte des régions "votée à l'Assemblée nationale a le mérite de la clarté", a-t-il aussi affirmé, alors que le Sénat devait examiner cette carte dans la soirée. Le Premier Ministre penche donc pour la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
Le Sénat a modifié la carte de l'Assemblée, qui s'était prononcée pour 13 régions, en proposant, en commission, 15 (Alsace à part et Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon séparés).
Une réforme pourquoi faire ?
"Le premier objectif de cette réforme, c'est de renforcer tous les territoires : de doter les plus dynamiques des compétences nécessaires pour poursuivre leur développement économique; mais tout en veillant à ce que les territoires fragilisés ne soient ni abandonnés à leur sort, ni privés de chances de développement", a-t-il assuré.
Le second, c'est "la clarification": "clarté, efficacité, baisse de la dépense publique, proximité: voilà ce que nos concitoyens attendent de leurs institutions", a lancé le Premier ministre.
"La carte administrative de la France doit tenir compte des spécificités locales. C'est du bon sens!", a-t-il souligné, relevant qu'"un territoire rural, par exemple, ne fait face ni aux mêmes réalités ni aux mêmes défis qu'une métropole".
"C'est pourquoi je me suis engagé auprès des élus de montagne, des élus des territoires ruraux, à adapter la réforme territoriale aux spécificités de leur territoire", a-t-il dit.
Il s'est aussi déclaré "favorable à de nouveaux transferts de compétence de l'Etat vers les régions en matière de développement économique, et à l'expérimentation en matière d'accompagnement vers l'emploi".
"La revue des missions de l'Etat engagée par Bernard Cazeneuve et Thierry Mandon doit nous y aider", a-t-il précisé en citant le ministre de l'Intérieur et le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat.
A ce sujet, M. Valls a redit son souhait que "le gouvernement et l'ensemble des présidents de région se réunissent régulièrement".
Manuel Valls a estimé que "le cadre départemental pourra évoluer" après 2020, quand "les régions se seront appropriées leurs nouvelles compétences, les intercommunalités structureront plus encore qu'aujourd'hui les territoires".
"Nous avons donc cinq ans pour préparer sereinement les évolutions, pour donner aux élus de nouvelles opportunités d'adapter les organisations à la diversité des situations", a-t-il dit.
Le gouvernement doit présenter au Sénat avant la fin de l'année un deuxième texte sur la réforme territoriale, portant cette fois sur les compétences.