Les enseignants sont appelés à faire grève et à manifester ce mardi partout en France pour dire leur opposition au projet de réforme du collège porté par le ministère de l'Education Nationale. Selon le Rectorat, ils sont 25% à suivre le mouvement dans l'académie de Toulouse.
Selon le Rectorat de Toulouse, un quart des enseignants de collège de Midi-Pyrénées ont répondu à l'appel de leur Intersyndicale et sont en grève ce mardi pour dire leur opposition au projet de réforme du collège initié par le gouvernement. C'est un peu moins qu'au niveau national (27,61%).Regroupés en Intersyndicale, le Snes-FSU, le Snep-FSU, le Snalc (classé à droite, même s'il le réfute), FO, la CGT et SUD tablaient sur une forte mobilisation. A Toulouse, une manifestation s'est élancée en début d'après-midi pour se rendre au Rectorat.
Une réforme contestée
La réforme du collège prévoit notamment la suppression des options latin/grec et des classes bilangues (deux langues étrangères en sixième, pour 16% des élèves). Les professeurs de latin et de grec craignent donc un effritement de leurs horaires avec la suppression de ces options, remplacées par un enseignement pratique interdisciplinaire consacré aux langues et cultures de l'Antiquité et un enseignement de complément. Même inquiétude chez les professeurs d'allemand, dont la discipline pâtira, selon eux, de la suppression des classes bilangues. La réforme propose à la place une deuxième langue pour tous en cinquième.Ces mesures ont suscité de très vives réactions à droite et auprès de quelques personnalités de gauche. Mais ce sont l'autonomie accrue accordée aux établissements et l'interdisciplinarité (qui consiste à croiser deux disciplines lors d'un même cours) qui mécontentent le plus les syndicats anti-réforme.
Ils redoutent que la première donne trop de pouvoir aux chefs d'établissement et que la seconde grignote les horaires de chaque matière, dans un pays où le corps professoral est très attaché à ses disciplines.
Une réforme qui a aussi ses partisans
La réforme a aussi ses partisans : la gauche bien évidemment, deux syndicats dits réformateurs (SE-Unsa et Sgen-CFDT, 20% aux élections professionnelles), la FCPE, première fédération de parents d'élèves et l'enseignement privé catholique, qui scolarise 20% des collégiens en France et auquel la réforme s'applique aussi.Une réforme qui entrera en vigueur comme prévu à la rentrée 2016
La réforme du collège "se fera" et entrera en vigueur comme prévu à la rentrée 2016 car "elle est indispensable", a déclaré la ministre de l'Education Nationale en ce jour de grève dans les établissements, promettant "des garanties" pour lever les inquiétudes des enseignants."Je veux dire clairement à tous ceux qui ont fait grève ou pas (...) que je les entends et que je suis là pour lever chacune de ces inquiétudes", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem. Elle a promis que "des garanties" pour une bonne mise en oeuvre de la réforme seraient introduites dans les textes d'application.