Le protocole sanitaire expérimenté en Ariège dans les écoles primaires depuis octobre va être généralisé à l'ensemble du pays. Le dispositif a permis d'éviter deux tiers des fermetures, mais présente quelques failles.
Assouplir le protocole sanitaire dans les écoles pour éviter les fermetures systématiques des classes dès l'apparition d'un cas positif. Face à la multiplication des contaminations due à la cinquième vague épidémique de Covid-19, pour essayer de garder les écoles ouvertes, le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a changé son fusil d'épaule. Plus de fermeture promet le ministre, désormais tous les élèves seront testés et seuls ceux malades seront écartés. En France, 10 départements testaient déjà ce dispositif, dont l'Ariège.
"Entre le 8 et le 22 novembre inclus, nous avons eu 48 cas positifs dans le département, dans 31 classes", relève Laurent Fichet, directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) de l'Ariège. Alors que le protocole sanitaire de niveau 2 jusqu'ici en vigueur dans le pays aurait exigé la fermeture de ces 31 classes, seulement 13 d'entre elles l'ont été.
Des tests gratuits réalisés à l'école ou en labo
Fini les fermetures par principe, place à la recherche d'un foyer de contamination. Dans les 24 à 48h après la déclaration d'un cas positif, une campagne de tests salivaires est effectuée chez les élèves de la classe, à l'aide de trois laboratoires privés du département, et cinq "médiateurs lutte anti-covid" recrutés par l'Education nationale. "Cela nous permet d'avoir une approche plus fine, et de sauver un nombre important de cours" en présentiel, explique Laurent Fichet.
Jean-Michel Blanquer a d'ailleurs précisé, «le test peut être réalisé soit par les responsables légaux, en général les parents, […] soit à travers la présence des laboratoires dans l’école primaire».
Des conditions d'application encore floues
De quoi entretenir le flou autour des conditions de mise en place du dispositif du point de vue des parents. Laurent Fichet le reconnait également : tous les départements ne disposent pas forcément de laboratoires aptes à remplir cette nouvelle demande. Beatriz Malleville, coordinatrice FCPE Occitanie de l'académie de Toulouse, craint déjà que les parents en fassent les frais.
"Les parents vont dépendre des flux tendus des laboratoires pour que les enfants puissent retourner en classe" fustige-t-elle. Car cette fois-ci une attestation sur l'honneur ne suffira plus, il faudra montrer patte blanche avec un résultat négatif à un test PCR ou antigénique.
Or, le dispositif repose largement sur la participation et l'adhésion des parents aux tests. "Dans une classe par exemple, seuls quatre parents avaient donné leur accord. Ce n'est pas suffisant pour tirer des conclusions satisfaisantes" souligne le DASEN de l'Ariège, qui reconnait lui même que le système n'est pas sans faille. Dans de tels cas, la fermeture préventive de la classe reste de rigueur.