Dimanche 14 mars 2021 : c'est le jour-J pour les 15 volontaires qui vont passer 40 jours dans une grotte en Ariège dans le cadre d'une expérience scientifique. Ils nous confient leurs doutes, leurs inquiétudes mais surtout leur ambition, à quelques heures du départ.
L'expérience s'appelle "deep time". A 20 heures ce dimanche 14 mars 2021, la porte sera fermée pour 40 jours. Pendant tout ce temps, 15 personnes vont vivre ensemble, dans une grotte ariégeoise. Si tout se passe bien, ils ne devraient revoir la lumière du jour que le 23 avril prochain. Dernière conférence de presse ce dimanche 14 mars 2021, à quelques heures du début de l'expérience. Les volontaires se présentent un à un : il y a Emilie Kim-Foo, une infirmière réunionnaise, mais aussi Arnaud, biologiste ou encore Margaux, chercheuse en neurosciences cognitives ; il y a un moniteur de voile et professeur de maths mais aussi Jérôme, anesthésiste réanimateur ; il y a même une spécialiste de la cyber-sécurité ou encore Damien, le cordiste qui vit "dans une maison en paille" tient-il à préciser, et Nicole technicienne en géosciences.
Bref, ils viennent de différentes villes, n'ont pas tous le même âge ni les mêmes compétences. Certains d'entre eux se sont confiés, quelques heures avant que les portes de la grotte ne se referment.
C'est le jour J ! ?
— AriegeleDépartement (@ariegeledpt) March 14, 2021
Les participants à l'expérience Deep Time font leur entrée dans la Grotte de Lombrives aujourd'hui ! C'est parti pour 40 jours sans aucun repère temporel, pour servir la science ??
Et c'est en #Ariège que cela se passe ? pic.twitter.com/7tVIRtMKde
Appréhension et excitation
François Mattens, lui, est cadre dans l'industrie. Avant de vivre cette expérience unique, il exprime ressentir à la fois de l'appréhension et de l'excitation. Avec les autres volontaires, ils sont préparés depuis plusieurs mois à passer 40 jours sous terre. Ce qui l'effraie le plus, c'est évidemment de ne pas voir le soleil pendant tout ce temps mais aussi de devoir s'organiser avec 14 autres personnes qu'il ne connait pas du tout. Pendant leurs préparations, tous les volontaires ont commencé à apprendre à se connaitre.
Assise à côté de lui, Marie-Caroline Lagache elle, est bijoutière. Elle qualifie le projet d'incroyable. "On va récolter énormément de données scientifiques, dans différents domaines, c'est passionnant" remarque-t-elle. Ce qui l'intéresse aussi, c'est de voir comment le groupe évoluera sociologiquement, comment il s'organisera.
On va tous avoir des moments très difficiles, on va craquer. Et le fait de ne pas être seul, ça va permettre de remonter la pente.
Ecoutez leurs témoignages :
De la Réunion à l'Ariège
S'ils viennent tous de villes différentes, certains viennent de plus loin que les autres. C'est le cas d'Emilie Kim-Foo, infirmière sur l'île de la Réunion. Cette semaine, elle a participé au portage des 4 tonnes de matériel nécessaire pendant ces 40 jours. Depuis la veille, elle se sent stressée mais elle ajoute être "surexcitée par cette mission".
Cette mission c’est beaucoup de travail sur soi car on va être en groupe.
Ce qui inquiète le plus la Réunionnaise pour l'instant, c'est le froid. Ecoutez-la au micro de Corentin Bélard et Thierry Villeger :
Cette expérience permettra notamment aux chercheurs d'en savoir plus sur la capacité d'adaptation des êtres humains dans une grotte, sans aucune notion du temps et sans rayons du soleil.