Dans un rapport publié le 22 janvier 2019, le CESE (conseil économique, social et environnemental) préconise de "ne pas considérer la relance de l’exploitation minière comme un tabou". La mine de tungstène de Salau, en Ariège, est notamment citée.
Voilà qui ne va pas rassurer les opposants à la réouverture de la mine de tungstène de Salau, en Ariège.
Mardi 22 janvier 2019, le CESE (conseil économique, social et environnemental) rendait public son rapport sur la dépendance française aux métaux stratégiques.
Il estime que la France doit réfléchir à relancer l'exploitation minière sur son territoire avec un contrôle strict de l'impact environnemental.
Cette proposition figure parmi les recommandations du CESE pour réduire la dépendance de la France aux importations de métaux stratégiques.
"Faire renaître l'exploitation minière en France métropolitaine ou la développer Outre-mer, ne doit pas être tabou", même s'"il n'est pas envisageable d'imposer l'ouverture d'une mine contre la volonté des populations et des élus locaux", écrit le CESE dans son avis, consultatif, consacré à "la dépendance aux métaux stratégiques".
Cet enjeu de longue date de l'industrie française et européenne ressurgit de plus belle avec la transition énergétique. Beaucoup de technologies industrielles nécessitent des quantités importantes de métaux -- lithium ou cobalt pour les batteries, cuivre pour les véhicules électriques, etc. -- alors qu'ils sont produits hors du territoire.
Par ailleurs, hors transition énergétique, certaines matières premières sont également jugées stratégiques car indispensables à certains secteurs, comme le tungstène pour l'industrie aéronautique.
C'est donc pour le tungstène qu'une mine dans les Pyrénées ariégeoises est citée dans ce rapport, comme potentielle candidate à une réouverture. Dans ce cadre, un membre de l'association "Stop Mine Salau", Marcel Ricordeau, avait été entendu en 2018 par la commission.
Pour relancer une éventuelle exploitation minière, l'Etat doit d'abord mener à bien la réforme du code minier serpent de mer, pour qu'il intègre les impacts environnementaux et sociaux des mines, prévient le CESE.
Cette réforme "devra prendre en compte les critiques justifiées émanant des collectivités locales et de la société civile", indique l'instance, qui plaide pour des expérimentations afin de "retisser un lien de confiance".
La société Variscan Mines, aujourd'hui propriété d'une entreprise australienne, Apollo Minerals, est détentrice d'un permis exclusif de recherches minières à Salau, dont les longues galeries ont fermé en 1986.
Son arrivée dans la vallée suscite une vive polémique. Et les autorisations d'exploration ou de mise en sécurité du site font systématiquement l'objet de recours en justice.