Le petit Abdelrezak est mort en 2014, alors qu'il était en colonie de vacances à Ascou-Pailhères en Ariège. L'enquête sur sa mort devrait être classée sans suite. Ses parents ont reçu un courrier du tribunal de Foix fin octobre, ils ne comprennent pas cette décision.
Nacir Ghedir, le père d'Abdelrezak, décédé au cours de l'été 2014 alors qu'il participait à une colonie de vacances, dit avoir reçu le 24 octobre dernier, une lettre du tribunal de grande instance de Foix lui annonçant que l'affaire allait être classée. L'information est relayée par nos confrères d'Aujourd'hui en France dans son édition du 7 novembre.
Un classement sans suite alors que l'origine de l'intoxication ayant causé la mort du jeune enfant n'a jamais été identifiée formellement.
Une information confirmée par le procureur de la République de Foix. Le procureur, Karline Bouisset, a précisé "avoir requis auprès du juge d'instruction une clôture aux fins de classement sans suite de cette information judiciaire qui avait été ouverte en recherche des causes de
la mort". "En l'état, malgré les nombreuses expertises menées, nous sommes dans l'incapacité de dire ce que sont les causes de la mort", a souligné le procureur. "On ne peut donc pas engager la responsabilité de qui que ce soit", a ajouté Mme Bouisset.
Selon le parquet de Foix, le jeune Abdelrezak est décédé d'une "toxi-infection alimentaire grave, sans qu'on soit capable d'en connaître l'origine, ni même la bactérie qui a causé la mort".
"Je croyais qu'on finirait par me dire ce qui était arrivé à mon fils"
a déclaré dans l'interview d'Aujourd'hui en France le père de l'enfant, qui avait porté plainte pour "homicide involontaire et non-assistance à personne en danger". "Comment peut-on considérer qu'une mort aussi brutale, en trois jours, reste inexpliquée ? Que ça arrive, voire que c'est normal?" s'est demandé Nacir Ghedir.Le tribunal "nous a abandonnés"
Aujourd'hui, Nacir Ghedir n'en veut aucunement aux médecins, qui "ont fait ce qu'ils ont pu pour le sauver". Mais il en veut "au préfet d'avoir laissé s'installer une colonie de vacances sur un site où l'eau n'était pas potable". Le père reproche aussi au tribunal "de les avoir abandonnés". "Nous n'avons jamais pu faire notre deuil", déplore-t-il dans les colonnes du journal Aujourd'hui en France. "On veut savoir de quoi il est mort parce que la vie humaine, ça compte", juge-t-il. Et de préciser : "surtout la vie d'un enfant".Dès le début de l'enquête, la piste de l'ingestion d'eau non potable était évoquée. Depuis début Juillet, des mesures de restrictions de consommation d'eau touchaient en effet ce centre de vacances, à la suite de mesures de précaution prises par l'Agence Régionale de Santé (ARS) mais des bidons d'eau minérale étaient livrés chaque jour pour la consommation courante.
La famille de l'enfant avait déposé plainte pour homicide involontaire devant le tribunal de Foix dès la mi juillet. La commune de Villeneuve-le-Roi où résidait la victime avait fait de même et s'était portée partie civile.
Deux enquêtes avaient été ouvertes pour tenter d'expliquer les raisons du décès à l'occasion de ce séjour au centre de vacances Le Saint-Bernard d'Ascou. L'enquête judiciaire et l'enquête administrative.
Au total, la colonie comptait 140 enfants, originaires de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), d'Aubergenville (Yvelines) et de la Ciotat (Bouches-du-Rhône). Certains d'entre eux avaient également souffert de vomissements et de maux de ventre.