La revente de colis est désormais une pratique répandue. Depuis deux ans, des entreprises se sont spécialisées dans la commercialisation de paquets perdus ou non distribués. Une vente éphémère a eu lieu ce vendredi 9 février 2024 à Saint-Jean-du-Falga et a rassemblé plusieurs dizaines d'acheteurs.
Nous raffolions tous petits de ces pochettes-surprises, achetées à la caisse des supermarchés qui regorgeaient de mini-jouets. Si ce souvenir vous rend nostalgique, alors vous devriez peut-être participer à l'une de ces nouvelles ventes éphémères de plus en plus tendances : celles des colis mystères.
Depuis deux ans, des entreprises se spécialisent dans la revente de paquets qui ne sont pas arrivés jusqu'à leurs destinataires. Et c'est un succès. La première vente organisée en Ariège ce vendredi 9 février à Saint-Jean-du-Falga a rassemblé plusieurs dizaines de participants.
"Pour choisir le colis, il faut tâter un peu pour voir ce qu'il y a dedans", confie une participante. Plus loin, un groupe d'amis opte pour une autre technique : "On regarde le poids et on secoue". "On espère une bonne surprise et rembourser ce qu'on a investi".
Des surprises plus ou moins bonnes
L'entreprise toulousaine, organisatrice de cette vente, achète les paquets à la tonne auprès des plateformes de commerce en ligne. Ce jour-là, elle expose 1,5 tonne et vend à 14 euros le kilo. Alors comme au jeu de la loterie, il y a des gagnants et des perdants.
Il y a eu de très jolis lots comme des iPod Pro Max, des drones, des vêtements North Face. Il peut y avoir des surprises. On a eu des perruques, des sextoys. Il y a vraiment de tout et de n'importe quoi.
François Jardin, gérant de Mon Colis Mystère
Problème d'adresse, destinataire indisponible... Selon la loi, s'ils ne sont pas réclamés, ces colis peuvent être revendus. "Quand Amazon envoie 10 colis, il y en a toujours trois qui finissent perdus. Ces colis restent sur les bras des logisticiens qui nous les revendent à la tonne", précise François Jardin.
Georffrey Berg et Pascal Dussol ont assisté à cette vente éphémère.
Une tendance anti-gaspi et écologique
Depuis le 1e janvier 2022, les nouvelles dispositions de la loi anti-gaspillage et économie circulaire interdisent la destruction des colis non distribués aux plateformes de commerce en ligne. Cette mesure vise à réduire le gaspillage et les émissions de gaz à effet de serre. La "destruction provoque jusqu'à 20 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que leur réutilisation", précise le ministère de l'Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique, sur son site internet.
Selon une étude de novembre 2023 de l'Ademe, l'agence de la transition écologique, "42 millions de Français réalisent des achats en ligne, pour environ une transaction par acheteur et par semaine". Des millions de colis par semaine, soit des milliers de surprises potentielles à découvrir dans d'autres ventes éphémères à venir.