Claverina et Sorina ont le droit de vivre dans les Pyrénées. La réintroduction de ces 2 ourses slovènes en octobre 2018 était bien légale. Le tribunal administratif de Paris l'a confirmé et rejeté le recours des éleveurs d'ovins de l'Ariège, qui avaient contesté cette légalité.
La réintroduction des ours dans les Pyrénées fait l'objet, depuis bientôt 25 ans, d'une bataille entre ses partisans et ses opposants.
Dernier épisode en date : la FNO (Fédération Nationale des éleveurs Ovins, membre de la FNSEA) et le syndicat ovin de l’Ariège avaient intenté un recours contre les lâchers - les 4 et 5 octobre 2018 - de deux ourses slovènes "gestantes" (c'est à dire qu'elles attendaient des petits).
Claverina et Sorita étaient venues rejoindre le contingent de leurs congénères vivant déjà dans le massif pyrénéen aujourd'hui ils sont plus d'une cinquantaine.
Mais ces plantigrades ne connaissent pas les frontières : ils passent allègrement de la France à l'Espagne, générant de ce fait un combat fédérant les éleveurs ovins des 2 pays.
Ainsi Claverina (ou Sorita) a attaqué une brebis espagnole dans les semaines qui ont suivi son lâcher ; en 2019, des manifestations d'opposants ont été organisées, l'une commune en août à Ainsa (Aragon - espagne) puis séparément en octobre à Tarbes (Hautes-Pyrénées) en même temps qu'en Espagne.
Légalité contestée mais confirmée
Le Conseil d'Etat - autorité suprême de la justice administrative en France - avait été saisi début 2019 par ces organisations professionnelles d'éleveurs, afin de se prononcer en référé pour obtenir une décision rapide.
Mais les Conseillers d'Etat se sont déclarés incompétents, et le dossier a été transmis au tribunal administratif (TA) de Paris.
Dans une publication sur un réseau social, l'association "Pays de l'ours - Adet" se félicite du jugement rendu le jeudi 4 mars dernier : "il a confirmé la légalité de l’arrêté de réintroduction de ces deux ours bruns, datant du 29 août 2018".
Face à la mobilisation des éleveurs ovins suite aux attaques subies par leurs troupeaux - et qui réclament l'arrêt de la réintroduction d'ours dans le massif pyrénéen - des associations de défense militent en sens inverse.
Nul doute que ce dernier jugement en date va les conforter dans leur combat, mais elle risque également d'exacerber les antagonismes.