Lors d’une réunion ce jeudi 23 juillet à la préfecture de l’Ariège, l'Office français de la biodiversité a considéré qu’il n’y avait pas d’ours «à problème» jusque-là en Ariège. Mécontents, les éleveurs ont quitté la réunion.
L'Office français de la biodiversité a indiqué jeudi ne pas avoir jusque-là constaté la présence d'ours "à problème" en Ariège, après une nouvelle levée de boucliers du camp anti-ours suite à des attaques plantigrades sur une estive. "Pour le moment, il n'a pas été observé de comportement d'ours à problème", a indiqué Hervé Bluhm, directeur régional de l'OFB Occitanie, à l'issue d'une réunion à la préfecture de l’Ariège. "Que les choses soient claires : ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes. Mais il n'a pas été identifié de comportement anormal", a-t-il ajouté.
Ours à problème
La préfecture réunissait les parties prenantes après avoir demandé le 16 juillet à l'OFB de déclencher la procédure "ours à problèmes" suite à des attaques d'une "ourse accompagnée de deux oursons et d'un ours mâle subadulte" dans la nuit du 15 au 16 juillet sur une estive de la commune d’Ustou.Cette procédure ouvre à une surveillance renforcée des spécimens repérés comme problématiques pour les troupeaux ou l'homme, prévoyant en tout dernier recours un possible abattage.
Le maire et figure du camp anti-ours, Alain Servat, avait dans la foulée interdit la randonnée sur une portion du massif communal. Il avait mis en avant que les agents de l'OFB, mobilisés pour une opération « d'effarouchement renforcé" n'avaient pas réussi à mettre en fuite les plantigrades.
Protection de l'estive
L'OFB considère que "l'effarouchement - avec des détonations sonores - a été efficace », a indiqué M. Bluhm, notant que les prédateurs "ont été cantonnés à au moins 500 mètres du troupeau" et ne sont "pas revenus sur cette estive depuis"."Les ours ont réagi à l'effarouchement", a retenu la préfète, Chantal Mauchet, qui a toutefois annoncé le renforcement du niveau de protection de l'estive, avec notamment le "financement et embauche d'un berger complémentaire".
"Une attention particulière sera portée au comportement des ours éventuellement observés lors de ces opérations afin de compléter cette première analyse", a ajouté la préfète.
des éleveurs quittent la réunion
Chef de file des anti-ours en Ariège, le président de la Chambre. d'agriculture, Philippe Lacube, a dénoncé de la part de l'OFB "une restitution édulcorée" des faits, après avoir claqué la porte de la réunion avec M. Servat.
"En une semaine, il y a eu un retournement de situation (...) on pensait que des mesures rapides seraient prises et là, on nous dit tout va bien", s’est-il indigné.
Patrick Leyrissoux, de l'association Ferus, s'est au contraire félicité auprès de l'AFP "d'un retour à la normale" sur cette affaire, estimant que la Préfecture avait semblé dans un premier temps "céder aux pressions" des anti-ours. L'attitude des quatre ours impliqués, selon lui en deux
temps et sans attaque groupée, n'a "rien eu d'anormal surtout sur une estive qui n'a pas été protégée de longue date", a-t-il ajouté.
Sur la cinquantaine d'ours recensés sur le massif pyrénéen, 17 ont été observés aux alentours d'Ustou. C'est sur le territoire de cette commune qu'un ours mâle de quatre ans avait été découvert tué par balles le 9 juin. L'Etat a porté plainte, ainsi que 20 associations qui ont réclamé le remplacement de l'ours tué, conformément à la réglementation, mais l’enquête n'a jusque là pas abouti.