SÉCURITÉ. "C'est un coup au dernier rempart de la société" : la colère des policiers après une énième blessure lors d'une intervention

En soutien à leur collègue grièvement blessé au cours d'une interpellation à Foix en Ariège début décembre 2023, Alliance Police nationale estime que la condamnation de l'auteur à 8 mois de prison avec sursis n'est pas assez sévère. Le syndicat appelle à une journée noire le 18 janvier prochain.

Un policier hérite de 45 jours d'ITT après avoir été bousculé à Foix en Ariège par un homme lors d'une opération de contrôle. Il souffre d'une triple fracture du bras. Les faits remontent au 7 décembre 2023. Ce soir-là, il contrôle avec deux de ses collègues, un individu sur une place du centre-ville en train de consommer de l'alcool et de fumer, ce qui ressemblait à une "cigarette artisanale".

Mais l'homme, en situation irrégulière, aurait pris peur au regard de sa situation administrative car il est sous une obligation de quitter le territoire. En tentant de s'enfuir, il bouscule un des policiers qui tombe en arrière, sur des marches. Il chute violemment sur son bras gauche, son bras de force, désormais triplement fracturé. Le fuyard en a aussi profité pour distribuer des coups de pied, blessant les deux autres policiers. Il sera finalement interpellé quelques jours plus tard grâce à la géolocalisation de son téléphone. 

8 mois de prison avec sursis

Jugé le 18 décembre 2023, le tribunal de Foix l'a condamné à 8 mois de prison avec sursis avec une obligation de quitter le territoire sans en fixer la date. Une décision difficile à accepter pour les trois policiers concernés et le syndicat Alliance Police nationale venu les soutenir, ce jeudi 28 décembre 2023.

"Les policiers sont le dernier rempart de la République, et la décision qui a été rendue, forcément porte un coup à cette structure",

David Leyraud, secrétaire zonal sud du syndicat Alliance Police nationale

 "C'est compliqué à vivre pour les policiers, de travailler au quotidien, de risquer leur intégrité physique, de ne jamais savoir dans quel état physique ou psychologique ils vont rentrer, après leur journée ou leur nuit de travail, explique le représentant syndical qui s'est entretenu avec son collègue blessé. Et quand vous vous retrouvez avec l'individu qui vous a blessé au tribunal, que vous savez qu'il a déjà frappé une femme, qu'il est censé quitter le territoire, et qu'il ressort du tribunal libre, avant de quitter le territoire, il est évident que vous vous posez des questions sur le sens du métier ! "

Journée noire le 18 janvier prochain

Pour le syndicat, cette énième agression et ce jugement entraîne une nouvelle fois une montée de la colère chez les policiers. La nuit dernière, deux autres policiers ont été blessés au cours d'une interpellation à Carcassonne dans l'Aude cette fois. Appelés pour des dégradations sur des véhicules dans la cité médiévale, les auteurs fortement alcoolisés ne se sont pas laissé faire, comme le rapport le quotidien L'Indépendant. 

Alliance Police Nationale estime à 12 000 le nombre de policiers agressés ou blessés cette année. L'organisation syndicale réclame un "choc d'autorité"  pour que ces violences envers les policiers ne soient pas banalisées. "On ne peut plus accepter aujourd'hui que chaque jour, à chaque nuit, des policiers soient blessés, et que, quasi systématiquement, les auteurs de ces violences, les auteurs de ces blessures, de ces jours d'ITT, n'aillent pas en prison", argumente encore le représentant syndical.

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Après avoir posé un ultimatum au ministère de l'intérieur au 31 décembre 2023 au sujet de leur activité  pendant les Jeux olympiques de Paris, Alliance Police nationale appelle à une " journée noire" le 18 janvier prochain.

Une journée de mobilisation qui prendra plusieurs formes selon les villes de France. 

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