"On ne sait rien, si ce n'est qu'on va travailler comme des chiens." À la veille des Jeux olympiques, la pression monte dans les rangs de la police

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Quelques mois avant les Jeux olympiques de Paris 2024, les policiers ne digèrent pas les demandes, qu'ils jugent trop nombreuses, du ministère de l'Intérieur. Ils lancent un ultimatum, pour tenter d'obtenir des "réponses claires".

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Les policiers sont en colère et le font entendre. À l'approche des Jeux olympiques, le syndicat Alliance Police nationale pose un ultimatum au ministère de l'Intérieur, qui a jusqu'au 31 décembre 2023 pour répondre aux demandes des forces de l'ordre.

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"Cet été, avec les J.O, il va être demandé une disponibilité complète à tous les policiers de France", explique David Leyraud, secrétaire zonal sud du syndicat Alliance. "On est en alerte rouge : on ne sait pas comment on sera logés, ce qu'on fera de nos enfants, ni à hauteur de combien nous serons indemnisés. On ne se sait rien, si ce n'est qu'on va devoir travailler comme des chiens."

Le syndicat de police réclame, entre autres, des congés pour l'été, un accompagnement pour la garde de leurs enfants ainsi que des mesures de reconnaissances pérennes et exceptionnelles, comme l'indexation et le paiement des heures supplémentaires ou encore un 13e mois. 

"Une année difficile" 

"On sort d'une année 2023 très difficile", assure David Leyraud. "Le contexte de menace terroriste et la pression migratoire s'ajoutent à la délinquance quotidienne. On a vécu deux épisodes de violences extrêmes, avec certaines manifestations contre la réforme des retraites et surtout, les émeutes urbaines, après la mort de Naël, qui a engendré un degré de violence jamais atteint depuis des décennies sur le territoire national." 

Pour le policier, Toulouse n'est pas épargnée par la délinquance : "agressions à l'arme blanche, trafic de stupéfiants, violence dans les manifestations... Nos collègues sont épuisés."  Il évoque également le possible manque de moyens humains, "cet été sur nos plages. Si tout le monde est à Paris, qui s'occupera de ces secteurs où la délinquance ne s'arrêtera pas." 

La construction d'un nouveau commissariat a été annoncée le 7 octobre 2023, lors de la dernière visite de Gérald Damarnin. Il sera implanté à Basso Cambo. Une bonne nouvelle, pour David Leyraud, qui pointe tout de même du doigt la longueur des travaux, qui ne rendra l'hôtel de police disponible qu'en 2027. 

Les "journées noires"

L'arrivée des Jeux olympiques semble être la goutte d'eau qui fait déborder le vase. "On est extrêmement inquiets", souligne-t-il. "On va travailler comme des damnés, alors qu'on est déjà sous pression 24/24h, qu'on nous met tous les jours des missions sur le dos. On en a ras-le-bol de ne pas avoir de reconnaissance." David Leyraud évoque notamment une prime qui vise à revaloriser la rémunération de ceux qui sont exposés aux difficultés de la voie publique : "Elle devait être effective en 2023, on est novembre, et toujours rien." 

Dans une lettre adressée à tous les syndicats de policiers, datée du jeudi 9 novembre, rapportée par Franceinfo, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce lancer "des concertations" avec les organisations syndicales pour compenser les "efforts exceptionnels" demandés aux policiers pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. Il dit avoir conscience d'avoir fixé "des objectifs très ambitieux de mobilisation". 

Si les requêtes des syndicats ne sont pas traitées d'ici la fin de l'année 2023, les policiers menacent d'organiser des "journées noires" : fermetures symboliques de services de police, des contrôles zélés aux frontières et sur les axes routiers, rassemblements... 

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